En France il y a deux possibilités pour vivre une expérience dans un autre CHU. D’une part les mobilités nationales dit demande « inter-CHU » qui s’effectuent en « dehors de la subdivision d’affectation ». Ou bien à l’étranger appelée « mobilité à l’international ».
Mais voilà, dans les deux cas, ce n’est pas une mince affaire. En ce qui concerne la mobilité inter-CHU c’est plus ou moins compliqué selon sa spécialité, Mathilde Renker, présidente de l’ISNAR-IMG témoigne « Ce n’est pas ouvert très largement et particulièrement pas pour les internes en médecine générale. Les postes des internes sont calculés en fonction des besoins de santé pour chaque CHU. Il faut monter un dossier pour expliquer pourquoi on souhaite aller dans telle ou telle subdivision. En général s’il n’y a pas une nécessité en vue d’une spécialisation, cela ne passe pas ».
Dans le cas de la mobilité internationale, souvent prisée, surtout pour des missions humanitaires « l’interne doit prendre une disponibilité ou une césure. Si on veut le faire c’est une volonté personnelle, il faut porter son projet auprès de tous les acteurs » explique Mathilde Renker à Santexpo lors de la table ronde FHF sur la mobilité des internes .
Pour cette-dernière, « c’est regrettable que cela ne soit pas proposé. Les étudiants ne peuvent pas aller voir comment se passe la médecine ailleurs. Ce serait bien d’initier un débat. »
"La paperasse c’est le pire, il faudrait aussi l’harmoniser "
Autre bémol, les programmes de médecine ne sont pas harmonisés au niveau Européen. « Pour être ophtalmo ou ORL au sein de l’Union Européenne c’est 3 ans, chez nous c’est 6. Parfois cela correspond mieux comme la neurologie. Même si la durée est identique nous n’avons de toute façon pas le même programme ». Certains doivent mettre les bouchers doubles quand ils reviennent en France.
Cette correspondance des programmes est un vrai frein pour certain, qui ont peur de « perdre une année » surtout si ils ne sont pas issus d'un milieu favorisé. Pour beaucoup, « Erasmus =rattrapage ». Alors que si la "continuité était totale et qu’ils ne perdaient pas un semestre ni une année à faire un stage à l’étranger, peut être que des étudiants de famille moins favorisés oseraient un peu plus y aller» avance Alexis Loupan, président de l’ANEMF.
Autre chose à améliorer l’aspect administratif «la paperasse c’est le pire, il faudrait aussi l’harmoniser . Le but c’est un parcours un peu balisé pour que les étudiants soient dans un cadre. Actuellement si on part faire une expérience à l’étranger, la partie administrative te dégomme ton dossier ».
Engluée dans d'autres problèmes, l'Université ne s'est pas préoccupée de ce problème.