À Tours (et à Marseille), les internes chargés eux-mêmes de leur répartition sur leur terrain de stage

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L'association des internes de Tours se plaint de devoir gérer sans aide de l'ARS Centre Val de Loire, la répartition des internes sur leurs futur terrain de stage. L'ARS se dit surprise. 

À Tours (et à Marseille), les internes chargés eux-mêmes de leur répartition sur leur terrain de stage

Déjà largement autonomisés en ce qui concerne la répartition des volontaires dans les services en tension Covid comme nous l’avions écrit dans WUD, les internes, en tous les cas en Centre Val de Loire (mais aussi à Marseille) doivent maintenant se charger de leur répartition sur les terrains de stage pour le prochain semestre, comme il l'annonce dans un tweet.

Et tout cela, avec une aide limitée de l’ARS Centre Val de Loire ; tableaux et listes d'appels fournis fin avril, pour être complétés par les internes eux-mêmes avant début mai. Motif invoqué pour reporter sur les associations étudiantes ce travail administratif : la situation sanitaire. « L’ARS a en effet invoqué, dans un premier temps, à juste titre, la période de confinement pour annuler la réunion de répartition en amphithéâtre, mais sans pour autant nous proposer de vraies solutions logistiques permettant de réaliser des choix dématérialises de façon efficace », se désole Thiziri Taibi, attachée spécialités chirurgicales à l’Association des Internes de Tours. Comme d'habitude, avant chaque nouveau semestre, la commission d’évaluation des besoins de formation nous a permis de faire remonter à l'ARS les besoins en postes, dans le but de former au mieux nos co-internes. Par la suite, le confinement a largement entravé le bon déroulé des commissions habituelles, explique Thiziri Taibi. Les échanges ont été écourtés, et ce sont donc les référents de l’association de Tours, soit 5 internes, pour 44 DES hors médécine générale, soit près de 600 internes, qui doivent actuellement collecter et remplir les vœux des internes sur les listes d’appel fournies par l'ARS. « Nous n’avons bénéficié d’aucune aide logistique de la part de l’ARS. Lorsque la réunion en amphithéâtre a été annulée, l’ARS nous a recommandé de procéder comme nous avions l’habitude de le faire ; soit avec notre logiciel de pré-choix, soit en recueillant seuls les choix de nos co-internes. Problème : nous n’avons jamais eu de logiciel de pré-choix», explique Thiziri Taibi.

Zoom

Résultat, les internes référents de l’Association des Internes de Tours doivent se débrouiller seuls, et utilisent le logiciel Zoom en recréant virtuellement une réunion en amphithéâtre, pour colliger les choix des internes, avant le 5 mai 2020. « L’avantage de travailler dans ces conditions, c’est que nous pouvons orienter pas mal de décision pour favoriser les choix de formation de nos internes. Mais tout de même, la rançon de cette connaissance des dossiers, c'est un travail administratif et logistique lourd, qui nous oblige à travailler sur notre temps libre, alors que certains d'entre nous travaillent déjà dans des services en tension où l'on prend en charge des patients touchés par le covid. Et que l’on ne nous dise pas que cette situation est la conséquence de l’épidémie actuelle. Chaque année, nous sommes peu ou prou nécessaires au bon déroulé de cette répartition des internes sur le territoire. Cette année, c’est seulement pire que les années précédentes. » Si certaines associations d’internes ont réussi à salarier une secrétaire qui se charge de ce travail administratif, ce n’est pas le cas de l’association de Tours, dont les moyens sont plus que limités. « Nous ne demandons pas grand-chose : que les ARS mettent à disposition un logiciel qui nous permette, enfin, de dématerialiser les vœux des internes. En 2020, cela peut être possible, non ? » En attendant, mercredi prochain à 20h, ce sont les volontaires du bureau de l’association des internes de Tours, avec les 44 référents de spécialités, qui devront s’acquitter de cette tache de répartition sur les terrains de stage pour le prochain semestre. Un travail dont aurait dû se charger l’ARS. Contacté par WUD, l'ARS, par la voie du directeur de cabinet Christophe Lugnot, se dit surpris par cette attaque : "Nous avons des échanges réguliers avec l'association des internes de Tours et à aucun moment, ces revendications n'ont été formulées. C'est dommage car ces attaques remettent en cause le travail formidable effectué par les agents de l'ARS." Quoi qu'il en soit, le directeur de cabinet a assuré que la directrice de l'offre sanitaire, Sabine Dupont, allait prendre attache avec l'association des internes de Tours, pour mettre à plat les problèmes. "Et je tiens à ajouter que la situation est identique dans de nombreuses ARS", a ajouté le directeur de cabinet de l'ARS Centre Val de Loire. Ce qui nous a été confirmé par un membre du bureau de l'association des internes de Marseille. Qui résume ainsi la situation : "Bah, on fait tout quoi." 

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