« J’ai choisi d’arrêter mon activité libérale à cause de l’aspect administratif »

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Pour le Dr Sophie De Jaegher, médecin généraliste, travailler dans un centre de santé lui permet de trouver un équilibre entre soins des patients et vie privée, sans s’alourdir du volet administratif.

« J’ai choisi d’arrêter mon activité libérale à cause de l’aspect administratif »

Sophie De Jaegher le souhaitait depuis le début de son exercice sans en avoir jusqu’alors l’opportunité. Cette médecin généraliste de 43 ans a décidé de sauter le pas et tenter l’aventure du centre de santé. Depuis le 1er juin, elle exerce dans un centre à Lisieux.

« J’ai d’abord exercé en zone semi-rurale en libérale, dans un cabinet de groupe, j’ai ensuite intégré un pôle de santé toujours en zone semi-rurale », témoigne Sophie De Jaegher. « J’ai choisi d’arrêter mon activité libérale à cause de l’aspect administratif structurel qui est pesant ».

La réflexion s’est véritablement amorcée à l’automne dernier. Une évolution de la profession qui lui permet à la fois de se rapprocher de son domicile mais également d’avoir une stabilité dans sa vie personnelle.

Autre point d’ombre qui l’a poussée à faire ce changement : « le libéral peut être source d’isolement même quand on travaille en groupe, on reste seul.e sur certaines problématiques. J’étais chef.f.e d’entreprise, je faisais partie d’une SCM, avec des salariées, des responsabilités, et donc du travail supplémentaire », poursuit Sophie De Jaegher. « Cela prenait du temps sur le temps médical et personnel. Ici le temps de travail est mieux encadré, la manière dont c’est organisé permet d’avoir un meilleur équilibre.»

A contrario, le salariat lui permet une meilleure gestion de son planning et offre une sécurité en termes de santé. « J’avais une prévoyance avant mais je ne me sentais pas suffisamment à l’abri en cas de coup dur ». Mais aussi de ne plus se soucier de tout ce qui concerne la gestion du personnel. « J’en suis déchargée, la gestion du port de projet a été faite par une directrice, tout en pouvant dialoguer avec elle, on est écouté.e. Le fait de pouvoir continuer à travailler en groupe permet une continuité des soins et de partage. »

Car derrière ce choix de carrière, c’est bien le soin accordé à ses patients qui motive Sophie De Jaegher au quotidien. « Le choix de la médecine générale s’est fait car je voulais être au service de tous les patients, être le premier recours, variété d’âges, de pathologies. Je m’y retrouve, Je ne veux pas être experte d’un domaine mais prendre en considération l’aspect médico-social des patients. »

Et ce nouvel exercice semble lui permettre de retrouver pleinement cette motivation. « Je peux passer plus de temps avec mes patients, on le permet, j’ai l’impression d’être dans une structure où on est attentif à la qualité des soins, au temps consacré au patient. Il s’agit d’une structure qui ouvre, on rencontre des nouveaux patients toute la journée, cela permet de fixer un cadre qui va conditionner la suite de la prise en charge », explique-t-elle avant de glisser « Si des jeunes sont intéressés, des recrutements sont possibles ».

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