Sortie de grève aux urgences de Tenon : «Matériel, recrutement, réorganisation du planning, cet accord est bon»

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Après un accord obtenu avec la direction, les deux syndicats qui avaient appelé à la grève illimitée début juin signent un accord de sortie et disent attendre la mise en place des mesures en septembre. 

Sortie de grève aux urgences de Tenon : «Matériel, recrutement, réorganisation du planning, cet accord est bon»

Après un mois de protestation, les urgences de Tenon (AP-HP, Paris 20e) lèvent la grève. Lancée le 14 juin dernier, ils protestaient contre les conditions de travail qui ont pour conséquences de rendre "l'hôpital maltraitant avec les patients et patientes”, expliquait Thibault*, infirmier de 33 ans. 

Un mois plus tard, l’équipe est optimiste. “Cet été on va recoller les morceaux comme on peut, mais à la rentrée j’espère que cela ira mieux grâce à l’accord que nous avons obtenu avec la direction”, raconte Nicolas Kazolias, aide-soignant depuis onze ans aux urgences de Tenon et membre de l’Inter-Urgence. “On manque de monde tous les jours et avec l’épuisement général, cet été ça va être compliqué, encore plus que les années précédentes.”

La direction de l'hôpital de Tenon s’est engagée à recruter, et donc à avoir un·e infirmier·e de psychiatrie 7 jour sur 7 aux urgences sur une amplitude horaire de 6h40 à 21h20. Pour permettre ce recrutement, les équipes de jours devraient passer en 9h/jour, ce qui était une des revendications des grévistes. “Cela va permettre d’avoir un hôpital plus attractif en disant aux personnes qui viendront ici qu’elles auront plus de congés parce que les journées sont plus longues, continue Nicolas Kazolias. De plus cela va permettre aux équipes de nuit de rester à 10h, là aussi, ça va éviter des épuisements.”

On ne demandait pas la lune, mais on travaillait avec des brancards cassés

Autre revendication actée dans le protocole d’accord de sortie de grève : le rééquipement en matériels. "On ne demandait pas la lune, mais aujourd'hui on doit travailler avec des brancards cassés par exemple, souligne Nicolas Kazolias. Concrètement, ça veut dire que quand on n’a plus de brancards aux urgences, on doit essayer de négocier avec les médecins pour savoir quels sont les patients que l’on peut lever du brancard pour le mettre dans un fauteuil. On parle de personnes qui peuvent rester des heures à attendre, donc ce n’est pas rien.” De fait, la CGT Tenon ainsi que le syndicat Sud Santé AP-HP ont obtenu de la direction de l'hôpital Tenon que cinq fauteuils et neuf brancards soient achetés. Une réflexion pour l’amélioration de la procédure de signalement cassé ou défectueux sera aussi conduite. 

On n’arrivait pas à se dire que l’on allait continuer à faire du soin dégradé

“Cette situation n’est pas nouvelle, on sait qu’elle touche aussi d’autres services d’urgences, mais là, on n’arrivait pas à se dire que l’on allait continuer à faire du soin dégradé”, souligne Nicolas Kazolias. A ses côtés, beaucoup d’infirmier·es et d’aide-soignant·es se disent soulagé·es, notamment pour le passage à 9h de travail par jour. 

En septembre, un comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) devrait venir acter cette nouvelle organisation du temps de travail. “Cet accord de sortie de grève est bon, on est très content, reconnaît Nicolas Kazolias. Maintenant, on attend de voir septembre pour savoir comment il sera mis en œuvre."

Contactée, l’AP-HP n’était pas en mesure de nous répondre.

 

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