Nous vous annoncions hier que le gouvernement avait publié un nouvel arrêté fixant le nombre d’étudiants de 3e cycle autorisés à suivre une option ou une formation spécialisée transversale (FST). Le nombre d’étudiants à suivre une option/FST est désormais fixé à 2114 dont 1440 pour les seules FST, contre respectivement 1816 et 1258 en FST.
Mais le nombre de postes en psychiatrie ne semble pas à la hauteur des besoins et des ambitions affichées par les politiques. En effet, le nouvel arrêté octroie finalement 144 postes en pédopsychiatrie, contre 117 lors de l’arrêté du 26 juin dernier, ce qui avait à l’époque attisé la colère de la Fédération française de psychiatrie (FFP) qui s’était émue d’une « nouvelle attaque contre la psychiatrie ».
En progrès donc, mais « peut nettement mieux faire » puisqu’on revient de loin et puisqu’il reste beaucoup de chemin à accomplir.… En effet, ces 144 postes sont en dessous des 183 postes d’internes pour la pédopsychiatrie qui étaient initialement envisagés, ce que n’a pas manqué de souligner le SPH (Syndicat des psychiatres des hôpitaux) qui constate « un déficit de formation de 39 postes par rapport aux besoins, soit 37 % de besoins non couverts ». Et d’en déduire que la pédopsychiatrie est « officiellement négligée ».
PÉDOPSYCHIATRIE Un déficit de formation de 39 postes par rapport aux besoins, soit 37% de besoins non couverts - ‼️La pédopsychiatrie officiellement négligée‼️ https://t.co/p5AUxD5Wt4
— SPH (@SPHtweeter) July 15, 2019
Le peu de postes ouverts semble en effet en contradiction avec les déclarations d’Agnès Buzyn qui a fait de la pédopsychiatrie une priorité nationale. La ministre avait également annoncé en janvier dernier au congrès de l’Encéphale 2019 qu’elle allait concentrer ses efforts sur la pédopsychiatrie. Au programme : la création de 10 postes de chef de clinique en 2019, venant s’ajouter aux 10 créés en 2018 (pour un total de 68), mais aussi de 6 postes hospitalo-universitaires (soit un total de 47)…
Suite à l’arrêté du 26 juin, la FFP avait exprimé son incompréhension, rappelant dans un communiqué daté du 7 juillet dernier qu’Agnès Buzyn s’est pourtant régulièrement positionnée pour :
- soutenir et renforcer l’attractivité d'une discipline en grande difficulté
- engager une politique volontariste de recrutement et de talents
- conforter l’offre de la pédopsychiatrie dans tous les départements sous-dotés
- renforcer l’encadrement hospitalo-universitaire
La FFP donc considère que « le nouvel arrêté correctif ne suffit pas », sachant que la pédopsychiatrie est toujours en difficulté. Et d’ajouter : « Le nombre d'internes qui seront formés en pédopsychiatrie reste notoirement insuffisant. Encore un effort pour un troisième arrêté conforme aux besoins de pédopsychiatres en formation. »
DANGER. La pédopsychiatrie toujours en difficulté. Le nouvel arrêté correctif ne suffit pas. Le nombre d'internes qui seront formés en pédopsychiatrie reste notoirement insuffisant. Encore un effort pour un troisième arrêté conforme aux besoins de pédopsychiatres en formation. https://t.co/GtguKUqx8A
— Fédération Française de Psychiatrie (@FPsychiatrie) July 15, 2019
Quant au Pr Olivier Bonnot, il considère sur Twitter que « c’est assez incroyable de limiter les possibilités de formations en #pedopsychiatrie. » Il dit ne pas comprendre les motivations qu’il y a derrière cette décision, et ne pense pas que « le coût de quelques étudiants un an de plus soit un argument. »