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L'accessibilité « aux médecins généralistes se dégrade entre 2022 et 2023 », en raison de « la baisse du nombre » des praticiens libéraux conjuguée à « la croissance de la population », a noté fin 2024 la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees).
Les déserts médicaux sont cartographiés, avec une mention spéciale à la région Centre-Val de Loire. C'est la densité médicale la plus faible (263,8 médecins pour 100 000 habitants) relevée en mars par le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom). Le département d'Eure-et-Loir y est ainsi passé de 117,3 médecins généralistes pour 100 000 habitants en 2010 à 69,8 en 2025.
Une hausse des médecins encore imperceptible
C'est en Centre-Val de Loire qu'on trouve le plus de personnes sans médecin traitant : 16% selon l'UFC-Que Choisir fin 2024, 25% selon la région la semaine passée.
Mais les indicateurs font aussi remonter des trous d'air dans les zones dites favorisées. L'Ile-de-France est ainsi « l'une des régions les mieux dotées, chez les spécialistes médicaux et chirurgicaux, mais compte parmi les plus faibles densités chez les généralistes », pointe le Cnom.
Cette instance enregistre une « hausse de 1,7% des effectifs de médecins en activité en un an » mais prévient : « Pour quelques années encore, cette remontée ne sera probablement pas encore perceptible en termes d'amélioration substantielle des déserts médicaux ».
Pour évoquer ce casse-tête, le premier ministre François Bayrou doit se rendre ce vendredi dans le Cantal, département passé de 160,6 médecins généralistes pour 100 000 habitants en 2010 à 139,4 en 2025, selon le Cnom.
35% des Français ont déjà renoncé à se soigner faut de rendez-vous
Conséquence de la désertification médicale : au niveau national, en 2024, 35% des sondés l'UFC-Que Choisir ont « renoncé à des soins faute de rendez-vous », contre 27% en 2023.
Dans un spectre plus large, « plus de deux tiers des Français déclarent avoir renoncé à au moins un acte de soin ces cinq dernières années », expose le baromètre 2025 de la Fédération hospitalière de France (FHF). Que ce soit à cause « du temps d'attente pour obtenir un rendez-vous médical » (59% contre 53% en 2024) ou encore « de la distance » (38% contre 33% en 2024).
Les kilomètres à parcourir pour une consultation dessinent une frontière, entre ceux qui peuvent se déplacer, en ont les moyens, et les autres. « Je n'ai jamais eu des problèmes de rendez-vous à Limoges pour mon ALD (Affection de longue durée, en l’occurrence un cancer du sein, NDLR) mais il faut compter plus d'une heure de route », rapporte une patiente dans l'étude de l'UFC-Que Choisir.
Ce dernier sondage montre en outre que plus de 80% des sondés en régions Grand Est et en Pays de la Loire « ont attendu plus d'un mois pour un rendez-vous chez un spécialiste ».
Face à ces problèmes, 86% des Français interrogés par la Fédération hospitalière de France prônent une « répartition plus équitable des médecins sur le territoire, quitte à leur imposer leur lieu d'exercice les premières années ».
Même écho pour l'UFC-Que Choisir, avec 93% des sondés « favorables à un encadrement de l'installation ».
Avec AFP
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