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Des chiffres qui interpellent
Les données sont sans appel : 69% des Français considèrent que leur accès aux soins s'est dégradé récemment. Plus alarmant encore, 45% ont renoncé à des soins au cours de la dernière année, soit par manque de rendez-vous, soit en raison de dépassements d'honoraires trop élevés.
Une fracture sociale qui se creuse
Le sondage met en lumière une double peine pour les populations les plus modestes :
- 19% des personnes aux revenus annuels inférieurs à 24 000€ se déclarent en mauvaise santé (contre seulement 9% pour les revenus supérieurs à 48 000€)
- 42% des foyers à faibles revenus souffrent de maladies chroniques (34% pour les plus aisés)
« C'est une double peine : les personnes les plus modestes sont en moins bonne santé et sont confrontées à des barrières financières qui entretiennent une difficulté pour accéder aux soins », analyse Marie-Amandine Stévenin, présidente de l'UFC-Que Choisir.
L'association propose deux mesures phares :
- Un conventionnement territorial limitant l'installation des médecins dans les zones surdotées
- La fermeture de l'accès au secteur 2 à honoraires libres pour les nouveaux médecins. Les nouveaux médecins ne devraient avoir le choix qu’entre un secteur 1 aux honoraires sans dépassements et l’Option de pratique tarifaire maîtrisée (OPTAM), qui encadre les dépassements d’honoraires.
Une comparaison avec l’Allemagne
L'association cite l'exemple de l'Allemagne, où « une planification de l'offre médicale est organisée, avec un nombre de médecins calculé selon plusieurs critères : démographie, offre existante, morbidité et distance ».
Les Français réclament des mesures
93% des Français soutiennent désormais l'encadrement de l'installation des médecins. Une pétition lancée par l'UFC-Que Choisir a déjà recueilli plus de 130 000 signatures. Ces chiffres arrivent alors que le projet de loi trans partisan sur la régulation de l’installation des médecins est relancé à l’Assemblée nationale.
Rappelons qu’il y a un an l’UFC-Que Choisir lançait sa campagne #MaSanteNattendPlus et un recours devant la plus haute juridiction administrative au regard de l’inaction de l’État pour résorber la fracture sanitaire. La procédure devant le Conseil d’Etat est toujours en cours.