PLFSS 2026 : les 5 exigences des assos de patients pour un système de santé plus juste

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Abandon du doublement des franchises, plus de capitation, régulation de l'installation... Dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre le 22 octobre 2025, France Assos Santé, qui fédère 97 associations d’usagers, alerte sur un PLFSS jugé « profondément injuste et inefficace ». L’union nationale des associations de patients rejette la logique actuelle de responsabilisation financière des malades et avance une série de propositions concrètes pour réorienter la politique de santé.

PLFSS 2026 : les 5 exigences des assos de patients pour un système de santé plus juste

© Midjourney x What's up Doc

1. Abandonner les franchises et participations

France Assos Santé réclame le retrait pur et simple des mesures qui augmentent les restes à charge des patients. Selon elle, la hausse des franchises, leur extension à de nouveaux actes (notamment dentaires) et la création d’un plafond spécifique pour les transports sanitaires pénalisent les plus fragiles et aggravent le renoncement aux soins.
« À ce niveau de franchises et participations, il ne s’agit plus d’un détricotage, mais d’une véritable démolition de notre protection sociale solidaire et universelle. »

L’association dénonce aussi la suppression envisagée de l’exonération du ticket modérateur pour les personnes en affection de longue durée (ALD), considérant que ces économies à court terme entraîneront des dépenses plus lourdes à long terme.

2. Réformer le financement des soins : vers la capitation

France Assos Santé appelle à revoir la logique de rémunération à l’acte, qu’elle juge inadaptée à la prise en charge des maladies chroniques. Elle plaide pour un financement « à la capitation », c’est-à-dire une dotation fixe par patient, gérée par des équipes pluriprofessionnelles.
L’objectif : encourager la coordination, la prévention et la qualité des soins plutôt que la multiplication des actes. « Il faut augmenter la part de financement à la qualité, notamment via des indicateurs rapportés par les patients. »

3. Miser sur la prévention et la santé publique

L’organisation demande une véritable politique de prévention, qu’elle décrit comme « le meilleur levier contre l’explosion des maladies chroniques ».
Parmi les mesures proposées :

  • généralisation du Nutri-Score ;
  • prix minimum pour l’alcool ;
  • limitation de la publicité pour l’alcool et les produits ultra-transformés ;
  • modulation de la TVA pour favoriser une alimentation saine.

4. Créer de nouvelles recettes de santé

France Assos Santé estime que la maîtrise des dépenses passe aussi par des recettes ciblées sur les comportements à risque. Elle propose :

  • une taxe sur les sucres ajoutés dans les produits transformés ;
  • une taxation des publicités pour les produits trop gras, trop salés ou trop sucrés ;
  • une fiscalité incitative dans la restauration rapide, avec modulation de la TVA selon la qualité nutritionnelle des menus ;
  • une taxe renforcée sur la publicité pour l’alcool.

Ces mesures, selon l’association, permettraient de financer la prévention tout en réduisant la consommation de produits nocifs pour la santé.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/toutes-les-reformes-inquietantes-pour-les-medecins-proposees-dans-le-plfss-2026

5. Réguler l’installation médicale et renforcer la permanence des soins

Tout en saluant l’annonce du déploiement de 5 000 maisons « France Santé », France Assos Santé juge indispensable d’aller plus loin pour garantir l’accès aux soins.
Elle appelle à une régulation de l’installation des médecins dans les zones déjà dotées et à un renforcement de la permanence des soins ambulatoires. Ces mesures de coercition, estime-t-elle, sont nécessaires pour corriger les déséquilibres territoriaux persistants.

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