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À l’origine professeur de médecine intensive et de réanimation à l’Université Paris Cité, il explique avoir été « l’un des rares jeunes universitaires intéressés par la pédagogie. »
De ce fait, Damien Roux a été nommé responsable du DIU de pédagogie.
Lorsque le conseil scientifique de médecine du CNCI (Centre National du Concours de l’internat) a été renouvelé, il l’a intégré en tant que vice-président. Puis il en est devenu le président en juillet 2023.
C’est au début de sa présidence que plusieurs réflexions ont émergé concernant une réforme du deuxième cycle. Avec le ministère, les syndicats étudiants, une feuille de route a été établie. L’objectif : recentrer les études de médecine sur la professionnalisation plutôt que sur le seul par cœur.
Pas de par cœur ? Vraiment ?
Début juillet, peu après les résultats des Ecos, une étudiante nous confiait : « Je n’ai pas très bien vécu l’oral. Sur le principe, j’étais pour ce format d’examen. C’était une bonne idée d’évaluer le relationnel et la prise en charge à l’oral plutôt que via un QCM. Mais ça a dérivé vers du par cœur. »
Pour Damien Roux, ce n’est qu’une impression. « Elle a reproduit son cours tel qu’elle l’avait assimilé, mais dans un contexte professionnel. Or, la compétence évaluée, c’est la capacité à mobiliser des connaissances dans une situation clinique », précise-t-il. Donc pour lui, en « recitant par cœur » au bon moment dans sa consultation, cette édudiante a mis à profit « une bonne organisation mentale ».
Des ECOS sans classement
Au moment de la publication des classements, nous avons réalisé un article sur des futurs internes qui avaient perdu jusqu’à 2 000 places entre les EDN et les Ecos. Louis* affirmait « accepter de rater un examen, mais que passer d’un bon classement (1 600) aux EDN à 7500e aux Ecos, pose question. »
Pour les trois étudiants ayant témoigné, l’important était d’obtenir les grilles de notation afin de comprendre cette chute. Mais, ils ont tout de même formulé plusieurs critiques à l’épreuve. La remarque principale étant que l’oral aurait plus de sens à être noté sous forme de validation (apte/pas apte), plutôt que par un classement. « Il y a forcément une part de subjectivité. Ça nuit à l’égalité des chances », selon l’une d’entre eux.
Pour Damien Roux, un classement est important. En revanche, « le problème central, c’est le désir (très français) d’un classement national. Aucun autre pays comparable ne le fait : ni les Belges, ni les Suisses, ni les Anglais, ni les Canadiens, ni les Allemands. »
Idéalement, le président du Conseil souhaiterait que les étudiants postulent dans un DES local : lettres de recommandation, dossier, entretien. « L’implication en stage devrait compter beaucoup plus aussi. »
Une épreuve indispensable
Damien Roux nuance. Ne plus classer au niveau national, c’est une utopie. Il serait « compliqué pour les facs d’invalider leurs étudiants. C’est humain : un étudiant a un nom, une histoire, c’est difficile. Le système national permet de rester objectif. »
Mais, dans tous les cas, les Ecos restent « indispensables. » S’ils venaient à disparaitre, Damien Roux affirme qu’il quitterait son poste parce que pour devenir un bon médecin il ne suffit pas d’avoir un score élevé aux QCM. « Dans ce cas, Je préfère retourner former les étudiants auprès des malades. J’y serais plus utile. »
Car loin de vouloir les voir disparaitre, le président du Conseil scientifique souhaiterait même augmenter la part des Ecos dans la note finale et donc dans le classement, tout en reconnaissant que plus d’Ecos demanderait aussi plus de logistique…