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Selon la CDD, l’épreuve nationale, déjà difficile à organiser en 2025 malgré une « mobilisation exceptionnelle » de 2 200 enseignants-chercheurs dans 33 facultés, repose sur un équilibre précaire. « En 2026, l’augmentation des effectifs et la synchronisation ultramarine imposent de simplifier et sécuriser, tout de suite, sur la base des données 2024–2025 », prévient sa présidente, Isabelle Laffont.
Une année à haut risque
Les doyens redoutent une édition 2026 « à haut risque ». Les effectifs des étudiants de 6e année atteindront près de 11 500 candidats, contre 9 500 en 2025. L’intégration des étudiants des Antilles et de La Réunion impose désormais une synchronisation nationale sur plusieurs fuseaux horaires — et probablement sur plusieurs jours. À cette complexité s’ajoutent des « vulnérabilités locales » (pannes informatiques, incidents logistiques, fermetures de sites) susceptibles de désorganiser la chaîne nationale d’évaluation.
Des données manquantes qui bloquent toute simplification
La CDD déplore de ne pas avoir accès aux données complètes des éditions 2024 et 2025, indispensables pour évaluer les pistes d’évolution de l’épreuve : « réduction du nombre de stations, double évaluation, recours à des patients standardisés… ». Sans ces éléments factuels, « toute évolution du dispositif reste aveugle et risquée ».
Les doyens réclament donc un accès immédiat aux données ECOS 2024–2025 — convention, opérateur, financement — afin d’objectiver les décisions à venir.
Des demandes urgentes au ministère
Outre la question des données, la CDD appelle le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Santé à rendre un arbitrage rapide sur la sécurisation et le calendrier 2026, en particulier pour les sites ultramarins. Elle souligne l’urgence d’une décision politique afin d’éviter un risque systémique pour une épreuve nationale et synchronisée.
Deux propositions de sécurisation
Pour garantir la tenue de l’épreuve, les doyens avancent deux mesures techniques immédiates :
- Tolérance sur les stations manquantes : maintenir l’objectif de dix stations, mais permettre une notation nationale valide dès neuf, huit ou même sept stations en cas d’incident local, sans altérer le classement.
- Décentralisation technique : stockage local sécurisé des notes au niveau des universités, avant transmission centralisée au CNG, afin de réduire la dépendance à une seule chaîne technique et limiter les risques de panne.
Comme le souligne Marc Imbert, vice-président de la CDD, « nous ne remettons pas en cause le fondement des ECOS. Nous demandons des garde-fous opérationnels : pouvoir noter avec jusqu’à trois stations indisponibles et décentraliser la collecte des notes. Cela préserve l’égalité nationale tout en évitant qu’un incident local ne fasse tomber l’ensemble de l’épreuve ».
« Les ECOS sont une belle épreuve », reconnaît Isabelle Laffont. « Mais elles ne tiendront pas sans simplification, anticipation et arbitrages immédiats. »
Réformes en tension et vigilance accrue
Au-delà des ECOS, la CDD aborde d’autres chantiers critiques pour 2026 : l’universitarisation des formations infirmières, jugée « utile et soutenue mais sous-financée et techniquement très contrainte », ainsi que la réforme d’entrée en études de santé, que les doyens soutiennent dans son principe mais refusent de voir imposée « précipitamment » dès 2026.
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La Conférence alerte également sur le manque de moyens humains et matériels : environ 1 000 créations de postes hospitalo-universitaires seraient nécessaires sur dix ans (dont 450 sous trois ans) pour absorber la hausse des effectifs sans dégrader la qualité de l’enseignement.
Enfin, la CDD réaffirme sa politique de tolérance zéro contre le bizutage et les violences sexistes et sexuelles, appelant à renforcer la prévention et la vigilance dans les facultés.