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L’article 26 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) – qui sera examiné en fin de semaine dans l’hémicycle à l’Assemblée nationale – permet au gouvernement de rehausser par décret une cotisation que paient les médecins sur leurs suppléments d’honoraires, aujourd’hui de 3,25 %.
Les médecins libéraux sont vent debout contre cette mesure et divers amendements déposés par les groupes parlementaires, qui vont plus loin, proposant d’aller jusqu’à interdire les dépassements d’honoraires, au moins pour certains actes.
« On est très, très en colère, parce que c’est vraiment un truc brutal » qui « nous coupe la gorge », qui « effondrerait notre modèle économique », le secteur 2, a dit jeudi Philippe Cuq, président de l’Union des chirurgiens de France (UCDF), lors d’une conférence de presse conjointe avec le SNCUF (chirurgiens urologues), l’AAL (anesthésistes) et le Syngof (gynécologues-obstétriciens).
« Nous sommes, malheureusement (...) obligés d’exercer en secteur 2 », alors que les tarifs d’une grande partie des actes remboursés par la Sécu sont « bloqués depuis 20 ans », a-t-il poursuivi. Face à « une telle agression », on « n’a pas le choix. Il faut qu’on se mobilise ».
Seule moyen d'éviter : retirer l'article
Comme annoncé en octobre, ces syndicats organisent du 5 au 19 janvier une grève, qui entraînera la « fermeture des blocs opératoires » des cliniques, et un « exil » symbolique de « quelques jours » à Bruxelles, a rappelé Philippe Cuq.
« Nous ferons partir plusieurs milliers de praticiens » avec l’aide d’une agence de voyage, a-t-il décrit. Une plateforme d’inscription a été ouverte en ligne cet été et « 1 500 médecins » sont déjà inscrits, et ont versé une participation financière (870 à 1 180 euros en fonction du type d’hébergement), a-t-il assuré.
« Tous les jours des gens s’inscrivent », selon le président de l’UCDF, qui espère la participation de 3 000 à 4 000 médecins. « On va arrêter toutes nos activités », y compris les urgences, même si pour les patients déjà hospitalisés « la continuité des soins sera assurée ».
Ces syndicats, a-t-il dit, n’annuleront le mouvement que s’il « n’y a rien sur le secteur 2 dans le PLFSS », un secteur qui doit continuer de « se négocier » via des accords conventionnels avec l’Assurance maladie.
Avec AFP
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