Les réformes ne doivent pas être juste « une gestion de la pénurie » selon le président de la Mutualité.

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Le système de santé a besoin de « plus de recettes » pour que les réformes attendues n’apparaissent pas « comme une gestion de la pénurie », a mis en garde aujourd’hui le président de la Mutualité française, Eric Chenut, tout en rejetant par avance une éventuelle hausse des taxes.

Les réformes ne doivent pas être juste « une gestion de la pénurie » selon le président de la Mutualité.

© IStock

"Il y a une nécessité de refonder le système de santé (...) mais il faut aussi en avoir les moyens", a déclaré Eric Chenut lors d'une conférence de presse organisée par l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis).

Un signal envoyé à quelques jours du 43e congrès de la Mutualité française la semaine prochaine à Marseille, où la présence d'Emmanuel Macron n'est pas encore confirmée, malgré "l'assurance de l'Elysée qu'il y aura une expression de haut niveau".

Le chef de l'Etat doit cependant lancer jeudi le Conseil national de la refondation, dont découlera la "grande conférence" sur l'accès aux soins promise durant sa campagne. Mais pour éviter que les réformes à venir "soient vues comme des renoncements (ou) une gestion de la pénurie", il faudra "accepter d'y allouer plus de recettes", a souligné Eric Chenut.

Le patron de la Mutualité a exclu d’avance une hausse de la fiscalité sur les complémentaires santé

"On a vraiment besoin d'entendre l'exécutif, à tous les niveaux (...) nous dire comment ces sujets vont être appréhendés", a-t-il ajouté.

En plein débat sur l'inflation (+5,8% sur un an en août d'après l'Insee) et sur la taxation des "superprofits", le patron de la Mutualité a toutefois exclu d'avance une hausse de la fiscalité sur les complémentaires santé - déjà mises à contribution pendant l'épidémie de Covid.

Défendant son secteur "à but non lucratif" mais davantage taxé "que dans bon nombre d'autres pays européens", il a en revanche pointé "des multinationales (qui) pour le même chiffre d'affaires dans notre pays, n'acquittent aucun impôt".

Même réserve sur les hausses de cotisations, alors que banques et assureurs ont déjà été appelés à modérer leurs tarifs. "Personne ne s'amuse à (les) augmenter de gaité de cœur" et "tout dépendra du niveau d'évolution des dépenses de santé" dans le prochain budget de la Sécu, a expliqué Eric Chenut, qui tiendra, a-t-il dit, le même discours au ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, lors d'un entretien prévu le 19 septembre à Bercy.

Avec AFP

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