Une enquête pour « homicides involontaires » pour des dialyses abusives à l’hôpital privé Nancy-Lorraine

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Le parquet de Nancy a ouvert une enquête préliminaire pour "homicides involontaires et blessures involontaires" après la plainte contre X déposée par l'association Renaloo dénonçant des dialyses abusives mettant en danger la vie de patients dans une clinique nancéienne.

Une enquête pour « homicides involontaires » pour des dialyses abusives à l’hôpital privé Nancy-Lorraine

© Midjourney x What's up Doc

Selon Renaloo, qui a porté plainte en janvier, des "dizaines de patients" ont subi "pour des motifs financiers de multiples dialyses abusives, alors que leur état de santé ne le nécessitait pas".

Le parquet de Nancy a confié les investigations à l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp), a indiqué François Capin-Dulhoste, le procureur, confirmant une information de France-Bleu Lorraine.

Dans le cadre de cette enquête, des perquisitions ont eu lieu le 22 mars à l'Hôpital privé Nancy-Lorraine, établissement du groupe Elsan.

"Nous nous sommes mis à la disposition des forces de l'ordre pour leur donner tous les éléments qu'ils nous ont réclamés", a indiqué le directeur, Olivier Teissedre. "C'est une situation qui nous heurte et nous agissons systématiquement de manière à faire toute la lumière sur cette histoire. Je rappelle que les indications médicales sont portées par des médecins libéraux, nous ne pouvons pas émettre d'avis sur leurs diagnostics."

Selon lui, l'établissement fait également l'objet depuis septembre d'une "inspection" de l’ARS et d'un "contrôle" de l'Assurance maladie, "toujours en cours".

L’établissement a mis en place une nouvelle organisation depuis l’automne 2023

Il assure qu'après la réalisation d'un audit, l'établissement a mis en place une organisation depuis l'automne 2023 lui permettant d'être "au-dessus des règles de l'art sur la mise en dialyse de tous les nouveaux patients".

Enfin, l'établissement a mis fin le 22 février aux contrats qui le liaient à deux néphrologues opposés aux protocoles mis en place. Les deux médecins n'ont plus accès aux locaux depuis lundi.

D'après l'association Renaloo, la Commission nationale de déontologie et d'alerte en santé publique et environnementale (Cndaspe) avait également signalé l'affaire au parquet de Nancy en septembre 2023.

Renaloo reste néanmoins préoccupée par l'identité de deux experts désignés par l'ARS, "l'ancien président et le président du syndicat des néphrologues libéraux (SNL), une organisation dont la mission et les actions sont de façon manifeste en contradiction avec les exigences d'impartialité et de neutralité qui devraient prévaloir".

L'association avait déposé un recours devant le Tribunal administratif de Nancy pour faire annuler la désignation de ces experts, mais sa demande a été rejetée. Elle a annoncé son intention de faire appel.

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Renaloo indique, par ailleurs, être visée par une plainte en diffamation déposée par le SNL pour une communication de l'association remontant à 2022, dans laquelle elle dénonce l'existence "bien connue" de "facturations abusives en dialyse".

Avec AFP

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