Les révélations de l’hebdomadaire font mal. Certains médecins urgentistes du Samu à l’AP-HP, s'inscrivent sur les tableaux de présence alors qu'ils ne sont pas dans l’établissement. Ainsi ils peuvent bénéficier indûment de récupérations et d'indemnités. Certains profiteraient même de ces gardes fictives pour aller exercer ailleurs dans le privé, cumulant ainsi les salaires, et touchant en plus indûment leur Indemnité d'Engagement de Service Public Exclusif (1 010€ brut par mois)
Un enjeu économique et surtout de sécurité
Cette pratique soulève non seulement des questions éthiques et financières, mais aussi de sécurité pour les patients. Le ministre de la Santé démissionnaire, Frédéric Valletoux, a souligné « un enjeu de sécurité pour les patients » pris en charge par des urgentistes ne respectant pas le repos obligatoire. Le Pr Rémi Salomon, président de la CME de l'AP-HP, a réagi ce matin sur FranceInfo en déclarant : « C'est évidemment inacceptable, répréhensible. Il faut mettre de l'ordre là-dedans. »
Une mission d’inspection a ainsi été diligentée pour essayer de retrouver tous les médecins fraudeurs et les montants engagés. Son rapport, cité par Le Canard, détaille des cas. « Un médecin, par exemple, s’inscrit comme présent alors qu’il ne l’est pas, autorisant un collègue à enchaîner les gardes sans repos, jusqu’à 72 heures d’affilée, avant que celui-ci ne rende la pareille au premier » explique le journal. Le but de cette magouille, se libérer de grandes plages de temps libre pour aller exercer dans une clinique en intérim.
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/comment-les-medecins-et-les-infirmiers-fraudent-la-secu
Ce système de tableau aurait été remplacé par un logiciel en juin 2023, mais l'ampleur de ces pratiques, pourraient s'étendre au-delà des établissements de l'AP-HP.
Les urgentistes pensent avoir un statut particulier. Certains travaillent a peine 5 fois 24 heures par mois, et touchent un salaire complet .
L’administration est responsable car de peur de n’avoir personne ferme les yeux sur beaucoup de pratiques illégales, comme la facturation du secteur privé des praticiens et les abus des professeurs.