Michel Barnier, fraîchement nommé à la tête du gouvernement, a choisi l’hôpital Necker pour son premier déplacement officiel samedi, envoyant un message fort aux acteurs de la santé quant à ses priorités en tant que Premier ministre. Et c'est tant mieux, car niveau santé, le précédemment gouvernement a laissé un chantier important à son successeur.
Le budget de la sécu, déjà en retard
Première urgence : le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025. Ce texte important, qui fixe le budget à tenir en matière de santé pour l'année à venir, est en général bouclé fin septembre, puis discuté courant octobre au Parlement. Déjà en retard, le prochain gouvernement, pas encore constitué, devra se pencher prioritairement sur le dossier.
Le sort de la fin de vie à trancher
Victime collatérale de la dissolution, le projet de loi sur la fin de vie, qui instaure pour la première fois une aide à mourir, a été abandonné en plein débats. La mise à l'arrêt de ce texte particulièrement attendu a provoqué la sidération générale, tant parmi les députés, que les malades eux-mêmes, premiers concernés.
L'avenir de cette loi est incertain, car il faudra qu’il soit réinscrit à l’ordre du jour, après un scrutin par le gouvernement. Pour maintenir le sujet en haut de l'agenda de l'Assemblée, le député MoDem Olivier Falorni, rapporteur général du texte à l'arrêt, a annoncé en juillet le dépôt d'une nouvelle proposition de loi visant à reprendre "intégralement" le texte tel quel.
Les conditions de travail à l’hôpital
Une fois n'est pas coutume, le prochain ministre de la Santé devra apporter une réponse claire aux revendications des soignants sur leurs conditions de travail à l'hôpital. La promesse d'Emmanuel Macron de désengorger les services d'urgences d'ici la fin de cette année semble difficile à tenir si l'on en croit les récits des urgentistes cet été.
Côté libéral, les syndicats de médecins attendent également de pied ferme le nouveau Premier ministre, et son futur ministre de la Santé. Ils réclament notamment le "choc d'attractivité" promis par le précédent exécutif, pour la profession.
Les campagnes de vaccination saisonnières
C’est habituellement en cette période que le gouvernement organise les campagnes de vaccination à venir. Si la campagne contre les papillomavirus (HPV) à destination des collégiens est bien lancée, comme indiqué par les deux ministères de tutelle (Santé et Education), il reste notamment à anticiper la double épidémie saisonnière (Covid et grippe).
Il faudra aussi porter la campagne de vaccination des nourrissons contre la bronchiolite, qui doit débuter dans quelques jours. Les futures mères disposent désormais de deux options pour protéger leur bébé : la vaccination maternelle avec le vaccin Abrysvo pendant la grossesse ou l'immunisation du bébé à la naissance avec le traitement Beyfortus.
Enfin, la réforme du métier d'infirmière ou l'expérimentation de l'accès direct aux spécialistes restent parmi les dossiers sur lesquels il faudra, un jour ou l'autre, se (re)pencher.
Source:
Franceinfo