Charles Lanot offre à ses lecteurs ses plus poignants souvenirs. Une succession de récits de quelques pages qui sont autant de portraits de patients qu’il a soignés, peut-être guéris, certainement aimés et magnifiquement peints, car la littérature et la poésie sont sa vraie langue.
Ce sont des récits simples de vie et de mort traversés d’humour (comme la savoureuse histoire des trois mères juives). À travers eux, c’est la vie du médecin ayant exercé avec patience et passion de 1957 à 1992 qui se dessine discrètement.
C’est aussi l’Histoire qui apparaît au fil de portraits de femmes le plus souvent : Cécile dont le mari est mort parce qu’ils avaient choisi de cacher un soldat américain, ou Marguerite qui, à 85 ans, grâce à l’amour et à Annie Ernaux (et au Dr Lanot qui la lui fait lire), voit avec un regard nouveau sa condition féminine.
S’il ne l’avait écrit lui-même, Charles Lanot nous prescrirait sur ordonnance la lecture de ce livre, car il est convaincu que la littérature l’a aidé à vivre.
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Charles Lanot, Médecin de campagne, Éditions Illador, 2014, Prix Jean Bernard de l’Académie nationale de médecine.