© Midjourney x What's up Doc
Le SMG est signataire d’une tribune collective publiée le 5 décembre dans Politis, intitulée « À l’hôpital, à la fac ou dans la rue : faire front contre l’extrême droite, le fascisme et le racisme », aux côtés d'une quinzaine d'organisations du champ de la santé, du féminisme et de l’antiracisme.
Le texte revient notamment sur l’incident survenu le 20 novembre à la faculté de médecine de la Sorbonne, lors d’un cours aux internes de médecine générale. Des étudiants avaient alors affiché sur l’écran de l’amphithéâtre des références racistes, antisémites et nazies, dont le nombre et la diversité suggèrent que « ce n’est pas le fait d’une ou de deux personnes ».
« Ce n’est pas simplement du racisme ou de la provocation. C’est une agression fasciste, dont le but était d’imposer un climat de terreur sur les animatrices de ce cours », des femmes médecins non blanches, estiment les signataires de la tribune.
Ceux-ci dénoncent une banalisation des idées d’extrême droite dans les universités, notamment en santé, qu’ils qualifient de « champ de bataille politique », en témoigne la grande proportion de médecins ayant rejoint les rangs du parti Nazi dans les années 1930.
Médecine aux antécédents nazis
Une étude de 2023, publiée dans The Lancet, a noté qu’entre 50 et 65% des médecins allemands non juifs étaient membres du NSDAP à la fin de la Seconde guerre mondiale, contre environ 10% dans la population générale.
Elle a également montré que les médecins, soignants et institutions médicales n’ont pas été que de simples « exécutants », mais ont « activement » participé à des programmes coercitifs et mortels (expérimentations non consenties, stérilisations forcées et euthanasies).
« À Sorbonne université, la Cocarde (syndicat étudiant d’extrême droite, ndlr) l’a bien compris et a spécifiquement tracté durant la campagne électorale (étudiante) devant la faculté de santé », rappellent les signataires, qui pointent plus largement la présence « violente » de l’extrême-droite au sein des universités.
La tribune appelle notamment à rendre obligatoires des enseignements sur les discriminations en santé dans les cursus médicaux ; renforcer la protection des étudiants victimes d’agressions et interdire la présence d’organisations étudiantes « fascistes » à la fac.
Parallèlement, le SMG est également signataire de l’appel collectif « Né·es ici ou venu·es d’ailleurs », porté par de nombreuses organisations de défense des droits, à l’occasion de la Journée Internationale des migrants.
À Paris, un rassemblement est prévu ce 18 décembre à 13 heures devant la faculté de médecine de Sorbonne Université, avant un départ commun vers la place de la République, où se tiendra la manifestation nationale.
A voir aussi
Un médecin généraliste girondin interdit d’exercer, soupçonné d’avoir alimenté un trafic de fentanyl
Non un médecin traitant n'a pas à répondre à l'employeur d'un patient en arrêt maladie
Une plainte contre l'ex-épouse du chirurgien Joël Le Scouarnec, pour complicité
Affaire Péchier : ses confrères anesthésistes et médecins, tous victimes indirectes