Grève du 17 décembre : syndicats et collectifs unis pour défendre l'hôpital

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De nombreuses organisations syndicales ou collectifs ont appelé à faire grève ce mardi 17 décembre pour sauver l'hôpital. Coup de projecteur sur leurs revendications et… les raisons de leur colère.
 

Grève du 17 décembre : syndicats et collectifs unis pour défendre l'hôpital

« Les propositions faites par le gouvernement ne répondent pas à l’ensemble des légitimes revendications des professionnel.le.s et usagè.re.s et n’ont pas fait l’objet de négociations avec les acteurs de terrains que nous sommes », dénoncent dans un communiqué commun daté du 17 décembre de nombreuses organisations syndicales représentatives médicales et paramédicales (Amuf, APH, CFE-CGC, CFTC, CFDT, CGT, Isni, Sud, Unsa ; collectifs Inter-Blocs, Inter-Urgences, Inter-Hôpitaux ; associations Printemps de la Psychiatrie ; Coordination nationale des comités de défense des maternités et des hôpitaux de proximité…).
 
Fortes de ce constat, elles poursuivent la mobilisation et ont appelé à manifester ce 17 décembre 2019 pour cette nouvelle journée nationale de grève car « les annonces et mesures prises par le gouvernement sont très loin des attentes des personnels » qui ont notamment les revendications suivantes :
 
- renforcement des moyens financiers significativement pour les établissements, ce qui passe par une revalorisation de l’ONDAM d’au moins 4 % dans le cadre d’un correctif budgétaire de Loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) ;
- recrutement de professionnels supplémentaires immédiatement et plan de formation pluridisciplinaire ;
- revalorisation générale des salaires et reconnaissance des qualifications des professionnels ;
- arrêt de toutes les fermetures d’établissements, de services et des ouvertures de lits où cela est nécessaire
 
Enfin, les organisations syndicales exigent « de véritables négociations et d’être reçus par le Premier ministre, pour sortir de la crise actuelle ». Une demande de rendez-vous formulée par le collectif Inter-Hôpitaux (CIH) qui, pour la troisième fois, a reçu… une fin de non recevoir de la part du gouvernement.

D’autres organisations syndicales (AH, AJPH, FNSIP-BM, INPH, CMH, Anemf, Jeunes Médecins, SNAM-HP, CPH…) ont également rejoint le mouvement de grève ce 17 décembre. Dans un communiqué commun, elles exigent du gouvernement « les mesures immédiates qui permettront d’endiguer l’hémorragie qui met en péril l’hôpital public, fleuron de notre système de santé ».
 
Ces mesures également le financement, l’attractivité des carrières et la gouvernance des hôpitaux :
- augmentation du budget hospitalier au moins égale à l’évolution naturelle des dépenses (4,4%) ;
- revalorisation massive des carrières médicales et non médicales, notamment en début de carrière ;
- gouvernance partagée plus ouverte aux professionnels médecins et soignants.

Le SNPHARE mobilisé

Autre syndicat mobilisé ce 17 décembre, le SNPHARE qui avait déjà exprimé sa « grande déception » concernant le « grand plan de sauvetage de l’hôpital public » dévoilé le 20 novembre par Agnès Buzyn et Édouard Philippe. Selon le syndicat, « ces mesures homéopathiques ne répondent en rien aux demandes exprimées par l’ensemble des personnels hospitaliers, médecins, paramédicaux, administratifs ».
 
Pour résumer : « rien n’a avancé depuis le 14 novembre pour l’attractivité de l’hôpital public pour les médecins hospitaliers : ni sur les conditions de travail, ni sur les rémunérations », selon le syndicat.
 
Et de déplorer : « Jour après jour, nous apprenons le départ de nos collègues vers d’autres cieux plus attractifs pour pratiquer la médecine qu’ils ont apprise. Les internes ne veulent plus du métier dans les conditions dans lesquelles nous sommes contraints à l’exercer, et rejoignent le mouvement de grève. »

Les internes solidaires du mouvement  

En parlant des internes, justement, en dehors de l’Isni (communiqué commun cité plus haut), le SNJMG (Syndicat national des jeunes médecins généralistes) a appelé tous les internes de médecine générale de France ainsi que les FFI généralistes et les jeunes médecins généralistes hospitaliers (assistants, attachés, contractuels…) à une grève totale (obligations de services, gardes et obligations universitaires) le 17 décembre. Le SIHP, le SRP-IMG, le SAIHM ou le SAIHL sont également mobilisés.
 
Pour le SNJMG, le plan de sauvetage de l'hôpital du gouvernement ne répond toujours pas aux attentes des multiples organisations de médecins hospitaliers et des collectifs (Inter-Blocs, Inter-Urgences, Inter-Hôpitaux). Un plan qui, par ailleurs, ne s’inscrivait que « dans une approche purement hospitalière ».
 
Enfin, le SNJMG, qui s’implique également dans la grève nationale des internes, constate, depuis le 10 décembre, « l’absence de dialogue entre la ministre de la Santé et les organisations nationales d’internes (dont le SNJMG) ainsi que la modestie des propositions de la Ministre faites par voie de presse (l’interview de What’s up Doc ; NDLR) ».

Les biologistes et la psychiatrie en grève

Last but not least, les biologistes des hôpitaux, par l’entremise du SNBH (syndicat national des biologistes des hôpitaux), ont rejoint le mouvement de grève du 17 décembre. Plusieurs syndicats de psychiatrie sont également en grève, à l’image du SPH (syndicat des psychiatres des hôpitaux) qui considère que les réponses du gouvernement à la crise de l’hôpital public « ne sont pas à la hauteur des enjeux ».
 
Et le syndicat de conclure que, pour la psychiatrie, « les dernières annonces se contentent d’être des rappels de la feuille de route santé mentale qui n’apportent rien à la crise structurelle de la psychiatrie. » Selon le SPH, les secteurs de la psychiatrie seraient « étranglés par les logiques de rentabilité imposées depuis des années, si bien qu’ils doivent faire face à des demandes croissantes, aux pressions sécuritaires. » Une situation dont ils ne peuvent se satisfaire, ce qui est un doux euphémisme…  
 

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