Étudiant en médecine, il va marcher 2500 km au profit d’enfants malades

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Étudiant en médecine, il va marcher 2500 km au profit d’enfants malades

Pour prendre l’air avant les ECN, rien de tel que la poussière des chemins… Rémi Chedeville, carabin normand de 24 ans, a décidé de partir sur les routes de Compostelle en septembre dernier. Il s’y est découvert plus épanoui, au point de souhaiter renouveler l’expérience. Le 1er mars, il reprendra donc son bâton de pèlerin pour un périple de 2500 kilomètres, pour le compte de l’association Petits Princes. What’s up Doc a voulu en savoir plus sur ce projet atypique.

 

What’s up Doc. Comment est né votre projet, baptisé « 2500 km pour un rêve d’enfant » ?

Rémi Chedeville. En septembre dernier, j’ai marché de Nantes jusqu’à la pointe du Portugal, ce qui fait 2500 km. J’ai beaucoup appris sur moi-même, j’ai relativisé mes études. Maintenant que ce travail personnel est fait, je veux que ça serve à d’autres personnes. Alors je suis allé voir l’association Petits Princes, dont le but est de réaliser les rêves d’enfants malades, pour leur proposer une collecte de dons. J’ai toujours été touché par la cause des enfants, d’ailleurs je veux faire pédopsy.

WUD. Comment va se dérouler le périple ?

RC. Je pars de Rome le 1er mars pour arriver à Caen environ trois mois plus tard, en comptant 25 km par jour. J’emprunte une voie de pèlerinage importante, qui va de Canterbury à Rome. Le soir il faut que je trouve un endroit pour dormir. Les voies de pèlerinage sont bien faites, avec des logements prévus pour les marcheurs. Je ne suis pas croyant mais j’aime bien l’état d’esprit des pèlerins. On peut communiquer facilement, croyant ou pas.

WUD. Vous n’avez pas eu de problème pour obtenir votre année de césure ?

RC. À cette période, j’étais un peu au bout du rouleau. J’ai dit à ma fac : « écoutez, je voudrais vraiment faire une pause ». Ils ont été compréhensifs. J’ai rencontré le doyen qui m’a posé deux-trois questions, pour voir si je n’allais pas juste passer une année à glander. (Rires.)

WUD. Études de médecine et épanouissement personnel, c’est difficile à concilier ?

RC. Oui, vraiment ! Depuis le lycée, on est encouragé à aller en médecine parce que c’est bien vu par la société. Mais la question des motivations se pose rarement. Dès la Paces, on n’a aucun temps mort pour réfléchir à son avenir. C’est une forme de cercle vicieux : on a la tête dans les bouquins donc on ne voit pas la vraie pratique. Et on peut se retrouver en fin de sixième année sans savoir ce qu’on veut faire plus tard. C’est dommage.

WUD. Être carabin, ça sert sur les chemins ?

RC. Je l’ai dit au début mais à force que les gens me disent « regarde j’ai mal aux pieds, qu’est-ce que t’en penses ? », j’ai arrêté. Je voulais justement me détacher de la médecine. Après, au niveau relationnel, mes stages en psychiatrie m’ont beaucoup aidé pour entrer en contact avec les gens. On aborde très vite les sujets profonds sur les voies de pèlerinage, beaucoup plus que dans la vie de tous les jours.

WUD. Vous appréhendez le retour aux études l’année prochaine ?

RC. Oui, un peu. Ce qui est sûr c’est que je ne vais pas du tout voir ma vie professionnelle de la même façon. Avant j’étais vraiment dans l’esprit « la médecine c’est toute ma vie ». Si j’avais dû arrêter, ç’aurait été une catastrophe. Maintenant je vais faire tout ce que je peux pour devenir pédopsychiatre, mais si pour une raison ou une autre je n’y arrive pas, ce n’est pas la fin du monde. Les gens misent tout sur le travail et ne profitent pas de ce qu’il y a autour, mais il existe plein de moyens d’être heureux dans la vie.

 

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Et pour participer ?

Si vous souhaitez soutenir Rémi et, à travers lui, son association, vous pouvez vous rendre sur sa page de collecte de dons. La totalité de l’argent récolté est directement versé à l’association Petits Princes. Départ de Rome le 1er mars, arrivée prévue fin mai à Caen. Souhaitons-lui bon voyage !

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