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Qu’est-ce qui t’a amené à faire médecine ?
Depuis que je suis petit, j’ai toujours été passionné par les matières scientifiques. Mais il y a aussi une raison plus personnelle : mon père est atteint de fibromyalgie. Très tôt, je me suis intéressé au domaine médical avec l’idée de pouvoir, un jour, le soigner.
Au fil des études, cette motivation s’est renforcée. Aujourd’hui, la combinaison entre mon goût pour les sciences et cette volonté d’aider les autres fait que je suis pleinement épanoui dans le domaine médical.
Tu sais déjà dans quelle spécialité tu aimerais t’orienter ?
Au départ, je pensais partir vers la médecine générale. Puis, en première et surtout en deuxième année, nous avons eu des cours de cardiologie qui m’ont beaucoup marqué. J’ai ensuite effectué mon stage de deuxième année en cardiologie, où j’ai pu assister à des interventions au bloc opératoire.
C’est à ce moment-là que j’ai développé une vraie passion pour ce domaine. Aujourd’hui, je m’oriente plutôt vers la chirurgie cardio-thoracique, même si cela peut encore évoluer.
« Mon père est atteint de fibromyalgie. Très tôt, je me suis intéressé au domaine médical avec l’idée de pouvoir, un jour, le soigner. »
Tu es candidat à Mister France alors que tu es déjà en troisième année de médecine. Qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer maintenant ?
Je m’y intéressais de loin depuis longtemps. Plus jeune, je regardais les concours et je me disais que j’aimerais bien tenter un jour. Puis l’idée s’est un peu effacée.
L’an dernier, un ami s’est inscrit et c’est lui qui m’a relancé. Il m’a dit que ce serait dommage de ne pas essayer. Ma famille et mes amis m’ont aussi beaucoup encouragé.
C’est vrai qu’il faut jongler entre les cours, les stages, la vie personnelle et Mister France. Avec une bonne organisation, c’est faisable. Les journées sont chargées, mais comme ce sont des projets qui me passionnent, ce n’est pas pesant.
Concrètement, que fais-tu aujourd’hui en tant que Mister Lorraine ?
Il y a d’abord des événements et des représentations publiques. J’ai réalisé plusieurs interviews. J’ai aussi été invité au marché de Noël de Strasbourg avec d’autres candidats : Mister Bourgogne, Mister Franche-Comté et Mister Champagne-Ardenne.
Ces apparitions servent à se faire connaître, mais surtout à défendre la cause que l’on porte.
Justement, ta cause est la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS). Pourquoi ce choix ?
C’est en entrant en deuxième année de médecine que j’ai vraiment pris conscience de l’ampleur du problème. Lors de soirées étudiantes ou des week-ends d’intégration, les sujets liés aux VSS revenaient très souvent.
Je ne m’attendais pas à être autant confronté à ces situations, surtout dans un milieu destiné à former de futurs soignants. Cela m’a profondément choqué.
Nous avons la chance d’avoir l’ANEMF qui forme des étudiants en médecine, dentaire ou pharmacie à être des « trusted people » (personnes de confiance) présentes lors des soirées et événements étudiants. J’en fais partie.
Un numéro est mis à disposition (parfois anonyme) pour que toute personne en difficulté puisse appeler et être accompagnée.
À ton échelle, si tu es élu Mister France, quelles actions concrètes veux-tu mener ?
La première chose, c’est d’en parler. Encourager les personnes concernées à se confier, que ce soit à leurs proches ou à des personnes formées.
Je veux aussi encourager les autres hommes à rester vigilant, observer les comportements à risque et intervenir vite.
« Je veux aussi encourager les autres hommes à rester vigilant, observer les comportements à risque et intervenir vite. »
Cette cause est encore rarement portée par des hommes dans ce type de concours. Comment l’expliques-tu ?
Ce n’est pas la cause la plus fréquente, en effet. On retrouve souvent l’écologie ou la protection animale. Les violences sexistes et sexuelles sont davantage défendues par des femmes.
Justement, si j’ai envie de porter cette cause, c’est parce que peu d’hommes le font. Pourtant, elle nous concerne tous. C’est quelque chose qui me tient réellement à cœur.
Qu’est-ce que le concours Mister France peut t’apporter en tant que futur médecin ?
C’est avant tout une expérience de vie et un dépassement de soi. J’ai toujours eu un esprit compétiteur, mais ce concours, ce n’est pas une question d’être « meilleur que les autres ».
C’est une aventure humaine : rencontrer d’autres candidats, échanger, apprendre du comité et des personnes qu’on croise.
Cela apporte aussi beaucoup de confiance en soi : parler en public, s’exprimer clairement, se présenter. Des compétences qui seront utiles dans n’importe quel métier, et particulièrement en médecine.
Est-ce que cette visibilité t’ouvre des portes ?
Oui, forcément. J’ai déjà été contacté par des photographes pour des shootings ou des magazines. On devient un peu une personne publique.
Le mannequinat m’intéresse comme activité annexe, comme un loisir, mais ce ne sera jamais mon activité principale.
Comment tes camarades de promo ont réagi lorsque tu as annoncé ta candidature à Mister Lorraine ?
Mes amis proches étaient déjà au courant de mon envie de participer, ils m’ont tout de suite soutenu. D’autres ont été surpris, certains en ont rigolé, mais jamais avec mépris. Globalement, la réaction a été plutôt positive.
« Le mannequinat m’intéresse comme activité annexe, comme un loisir, mais ce ne sera jamais mon activité principale. »
Si tu es élu Mister France, envisages-tu une année sabbatique ?
Oui, c’est quelque chose auquel j’ai réfléchi. À partir de la quatrième année, les stages et les obligations universitaires s’intensifient.
Être Mister France implique beaucoup de déplacements, d’événements, de partenariats. Cela me semble difficilement compatible avec la suite du cursus sans pause.
Le concours est parfois critiqué pour son côté superficiel. Que réponds-tu à cela ?
Chacun a son avis. Certains trouvent ça superficiel, d’autres non.
Pour moi, ce n’est pas le cas. Beaucoup de candidats participent avant tout pour l’expérience, pour se prouver quelque chose à eux-mêmes ou pour porter une cause auprès du public.
Personnellement, je trouve que c’est une expérience très enrichissante.