Patrick Pelloux : «L’hôpital est une cible du radicalisme, notamment islamiste»

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L’urgentiste Patrick Pelloux indique dans un rapport avoir acquis la conviction que « le système sanitaire et social est une cible du radicalisme, notamment islamiste », considérant que si « les situations de radicalisation demeurent rares » elles sont « difficiles à quantifier ».

Patrick Pelloux : «L’hôpital est une cible du radicalisme, notamment islamiste»

Les processus de radicalisation, le prosélytisme et les atteintes à la laïcité, des "faits quasiment inexistants avant les années 1990", sont "en augmentation lente mais constante ces 30 dernières années", note l'urgentiste dans son rapport sur la prévention et la lutte contre la radicalisation des agents exerçant au sein des établissements de santé commandé par le ministre Olivier Véran.

Les atteintes à la laïcité et aux principes du service public ainsi que les actes de prosélytisme "ont fait l'objet de nombreux témoignages, mais les cas de radicalisation au sens strict demeurent très faibles à l'hôpital, à savoir quelques dizaines recensées sur environ un million d'agents publics", a indiqué pour sa part le ministère de la Santé dans un communiqué.

Les personnes interrogées dans le rapport (70 au total) ont fait état de prosélytisme de la part de personnels soignants ou "d’intervenants extérieurs issus de communautés religieuses usant de leur fonction de représentant", de non-respect de l'interdiction du port du voile, de discrimination par certains soignants du patient en fonction de son genre, de fragilisation de l'accès aux soins pour certains.

"Les cas de prosélytisme s'inscrivent souvent dans un environnement de fragilité d’un service ou des patients pris en charge, avec des activités de soin qui encadrent la vie (contraception, avortement, grossesse, etc.) et la mort (soins palliatifs, réanimation, dons d’organes, etc.), ainsi que la psyché humaine (santé mentale, psychiatrie)", note le rapport.

Qualifiant le sujet de "tabou", le Dr Patrick Pelloux met l'accent sur la nécessité de sensibiliser et former davantage les agents publics à ces sujets, mais également d'être plus rigoureux sur l'attribution de l'agrément des associations intervenantes et d'actualiser le cadre juridique des aumôneries hospitalières.

Le rôle des référents radicalisation et laïcité au sein des agences régionales de santé (ARS) devrait également être renforcé, le circuit de traitement des signalements et la coordination des acteurs améliorés. "Les outils de signalement se sont développés pour accompagner les établissements mais sont souvent mal connus et manquent de leviers et de sanctions adéquates", relève le rapport.

Avec AFP

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