Une médaille d’or pour sa dernière course, comme un symbole. A 36 ans, la cycliste française est allée au bout de ses forces pour décrocher le premier titre paralympique de sa carrière en s'imposant lors de la poursuite individuelle, catégorie C5 dimanche, face à sa compatriote Heïdi Gaugain.
Pour la dernière course sur piste de sa carrière, la Francilienne a voulu tout donner, trois jours après avoir goûté à l'argent lors du 500m contre-la-montre C4-C5.
Ce premier titre acquis in extremis a des allures d'aboutissement pour celle qui devient la première para-cycliste française titrée aux Jeux paralympiques.
Dans ce duel face à Heïdi Gaugain, elle a vite pris les devants, tenant sa cadette à une courte distance dans la première moitié des 3 000 m de la poursuite, avant de s'envoler en fin de course pour l'emporter avec plus de deux secondes d'avance.
Médaille autour du cou, elle peinait encore à saisir la portée de ce qu'elle venait de réaliser : "Je ne réalise pas parce que dans ma tête, Heïdi était favorite, elle avait sorti un chrono tellement énorme ce (dimanche) matin que je m'étais dit : 'fais ce que tu sais faire, ce sont tes derniers tours de piste, il faut qu'ils soient magiques'".
Malaise sur le podium
Un titre plein d’émotion pour la généraliste qui a commencé à chanceler, prise d’un malaise, sur le podium, alors que sa jeune compatriote Heïdi Gaugain recevait sa médaille d'argent une marche en-dessous d'elle.
Complètement blanche, la médaillée d’or s’est effondrée au moment de recevoir la sienne, tenue à bout de bras par des membres du staff, avant d’être assise, puis évacuée en fauteuil roulant.
"La chaleur, les émotions, l'effort physique", énumérait la championne quelques dizaines de minutes plus tard, après avoir pris le temps de reprendre des forces et des couleurs.
Clap de fin
Marie Patouillet, née avec une malformation au pied et à la cheville gauches qui l'empêche de courir, a concouru dans la catégorie C5, destinée aux para-cyclistes ayant une amputation ou une atteinte unilatérale de membre supérieur.
Elle est aussi une figure du féminisme et des luttes LGBT+, notamment dans le sport. "Pour moi, s'il n'y a pas de valeurs ni d'engagements derrière, les médailles en elles-mêmes n'ont pas de sens", soulignait-elle en mai auprès de l'AFP.
Avec ce titre olympique, l'athlète, qui avait déjà prévenu qu'elle raccrocherait définitivement son vélo pour renouer à plein temps avec son métier de médecin généraliste, termine sa carrière de la plus belle des manières.
"Ça me donne encore moins de regrets d'arrêter, parce que j'ai réussi à faire en sorte que tout s'aligne, la tête, le physique, l'ambiance. Je vis des Jeux incroyables, je me dis que je suis extrêmement chanceuse de pouvoir choisir de m'arrêter maintenant avec ces résultats", a-t-elle savouré.
Avec AFP
Source:
AFP / Libération