Accès aux soins des personnes LGBT : Le gouvernement donne la direction

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À l’occasion de la journée internationale de lutte contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie, le gouvernement lance une campagne médiatique à destination du grand public. L’objectif ? Mettre au ban les discriminations qui continuent de nuire à la santé physique et mentale des personnes LGBT.

Accès aux soins des personnes LGBT : Le gouvernement donne la direction

C’est au tour des discriminations de rejoindre le placard. À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie, le Ministère de la Santé, Santé Publique France et la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH) se mobilisent autour d’une campagne médiatique pour lutter contre les difficultés d’accès aux soins des personnes LGBT. « Je nous encourage tous à faire la différence face à l’intolérance », a lâché durant un point presse la ministre chargée de l’égalité femme/homme, Elisabeth Moreno, en reprenant à son compte le slogan de la campagne.

Acte 1 du Plan national d’actions pour l’égalité des droits contre la haine et les discriminations anti LGBT+ lancé le 14 octobre 2020 par le gouvernement, cette campagne à destination du grand public vise à diminuer les actes de violences qui affectent encore trop souvent la santé physique et mentale des personnes LGBT. En 2019, 35 % d’entre elles confiaient avoir fait l’expérience d’au moins une forme de discrimination en raison de leur orientation ou de leur identité de genre au cours de leur vie. Un ratio inquiétant qui s’accompagne d’un constat alarmant. « Les discriminations liées à l’orientation sexuelle sont durables et ont une répercussion majeure sur l’état de santé globale des personnes qui y sont confrontées », assure le Directeur Général de la Santé, présent lors de cette conférence de presse.

Pour preuve, Jérôme Salomon pointe du doigt les données recensées par Santé Publique France qui publie, ce jour, un bulletin épidémiologique hebdomadaire dédié. « 49 % des femmes ayant des rapports sexuels avec des femmes et 40 % des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes déclarent n’avoir jamais parlé de leur orientation sexuelle avec le médecin traitant » ; « 19 % des [personnes homosexuelles] ont dit avoir vécu au moins un épisode ressenti comme homophobe ou l’ayant affecté du fait d’un jugement sur leur sexualité, ayant dans la majorité des cas abouti à des ruptures et/ou des renoncements aux soins » ; « une personne trans sur quatre déclarait avoir renoncé à voir un médecin au cours des 12 derniers moins de crainte d’être discriminée » ; énumère, diapo à l’appui, la représentante de SPF, Lucile Bluzat.

Un problème de santé publique dont la résolution passe par la destigmatisation des personnes LGBT dans la population, assure le gouvernement. Une stratégie qu’il illustre au travers de ce plan médiatique qu’il souhaite « bienveillant ». « L’objectif de cette campagne est de déconstruire les préjugés », explique la ministre. Un travail de sensibilisation qui passe donc par la diffusion d’un clip, de l’affichage, des podcasts de témoignages ou encore de la large diffusion du mot-dièse #JeFaisLaDifférence. « Nous renvoyons cette campagne vers la page https://questionsexualite.fr/, détaille Lucile Bluzat. Sur cette plateforme, nous avons créé une page dédiée à la lutte qui donne des clefs pour agir ».

 

 

Si 80 % des personnes LGBT déclarent n’avoir jamais été interrogées sur leur orientation sexuelle par leur médecin traitant, les professionnels de santé sont par ailleurs chaque année mieux outillés pour améliorer leur suivi. « La santé sexuelle fait désormais partie des thèmes prioritaires du service sanitaire des étudiants en santé, des orientations prioritaires du développement professionnels continu et de l’offre de formation des professionnels hospitaliers et médico-sociaux », assure Jérôme Salomon. Un travail de fond que le Directeur Général de la Santé appelle à poursuivre en parallèle de la sensibilisation de la population générale.

Source:

Santé Publique France - Stigmatisation des minorités sexuelles : un déterminant clef de leur état de santé, bulletin épidémiologique hebdomadaire

 

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