Arnaque à la grecque - Critique de « Sous tension », de Penny Panayotopoulou

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Costas vient de commencer un énième petit boulot comme gardien de sécurité dans un hôpital. Ce n'est pas pour autant qu'il arrive à joindre les deux bouts, dans une Grèce qui peine à sortir de la crise économique et dont le service public est frappé de plein fouet. Il vit avec sa mère dans une maison qu'elle aimerait garder. Mais un drame familial imprévu va rendre la situation plus difficile encore, rendant Costas aux abois et vulnérable aux propositions d'arnaque qui lui sont faites : établir de faux témoignages - rémunérés - dans des dossiers de faute médicale...

Arnaque à la grecque - Critique de « Sous tension », de Penny Panayotopoulou

Giannis Karampampas dans Sous tension de Penny Panayotopoulou

© DR.

Un film inégal qui peine à nous tenir en haleine et qui aurait mérité plus de radicalité dans le scénario comme la mise en scène.

Sous tension. Soit, cela correspond bien au système hospitalier qui y est décrit, évoquant immanquablement le nôtre, à venir voire déjà présent. Mais enfin, la moindre des choses, avec un choix de titre pareil, aurait été de nous la faire partager a minima, cette tension-ci. D'autant qu'il y est question de petites frappes et de combines qui tournent mal - on pense évidemment au Médecin de nuit d'Elie Wajeman, qui était autrement plus réussi, principalement parce qu'il réussissait constamment à ne rester "qu'un" film d'atmosphère.

Giannis Karampampas, l'acteur qui joue Costas possède un magnétisme comme on n'en avait pas vus depuis fort longtemps

Ici, le réalisateur semble tiraillé, dans sa volonté d'exposer les conséquences dramatiques de la situation économique de son pays, entre une vision naturaliste voire néoréaliste, qu'il traite hélas de façon très datée et larmoyante jusqu'à la gêne, et une approche plus nerveuse, à l'os, notamment quand il explore les mécanismes agressifs à l'oeuvre entre soignants et patients, mais aussi entre patients et entre soignants eux-mêmes. Ces scènes, réussies, restent hélas trop rares, diluées dans le miel qui sature le reste de ce yaourt - grec - misérabiliste, peu aidées également par la description bien trop caricaturale du combinard malfaisant. Dommage, car Giannis Karampampas, l'acteur qui joue Costas et qui est véritablement de tous les plans, possède un magnétisme comme on n'en avait pas vus depuis fort longtemps. On espère que chacun, réalisateur comme interprète, tracera sa voie dans un projet à la hauteur de ses promesses.

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