Paralympiques 2024 : Marie Patouillet, médecin généraliste, a remporté la première médaille française

Article Article

Une médecin en or et une athlète d’argent. Marie Patouillet, généraliste, est montée sur le podium paralympique, hier dans l’épreuve du 500 mètres contre la montre de cyclisme sur piste. C’est la première médaille des bleus aux Jeux Paralympiques. Retour sur le parcours d’une femme engagée.


 

Paralympiques 2024 : Marie Patouillet, médecin généraliste, a remporté la première médaille française

Marie Patouillet, médaille d'argent aux jeux paralympiques 2024.

© AFP

Marie Patouillet, médaillée d'argent en 500 mètres contre-la-montre de para-cyclisme sur piste, catégorie C4-C5, est la première médaillée de la délégation française : "Avec un public comme ça, vous ne pouvez pas lâcher, même si ça brûlait, même si ça piquait. Il y a toute ma famille, il y a ma femme, il y a les médecins que je remplace, des gens qui ont ma tête dessinée partout sur des T-shirt. Ca m'a tellement portée, c'est incroyable."

Une médecin, une athlète et une femme de 36 ans engagée pour la cause LGBT. "Pour moi, s'il n'y a pas de valeurs ni d'engagements derrière, les médailles en elles-mêmes n'ont pas de sens", soulignait en mai la para-athlète auprès de l'AFP, entre deux séances d'entraînement.

Marie Patouillet, élue sportive de l'année 2023 par Têtu 

Née avec une malformation au pied et à la cheville qui l'empêche de courir, la trentenaire, atteinte d’une agénésie partielle, a pendant longtemps placé la "performance pure" devant toute autre considération - avant d'avoir un déclic aux Jeux Paralympiques de Tokyo en 2021.

"A un moment, j'évoque l'ambiance sexiste, on me répond alors que si je ne voulais pas d'un sport sexiste, il fallait que je fasse un sport de fille. Ça m'a mise en colère", se remémore-t-elle.

Un an plus tard, elle saute le pas et apparaît lors des championnats du monde à Saint-Quentin-en-Yvelines, avec une coupe de cheveux aux couleurs de l'arc-en-ciel dans le but de déclencher un débat sur les droits LGBT+.

Depuis, celle qui a été élue personnalité sportive de l'année 2023 par le magazine Têtu multiplie les déclarations dans les médias, poste des photos d'elle avec sa compagne et porte "fièrement l'étiquette de lesbienne" après avoir longtemps refusé "d'être cataloguée comme telle".

La championne va redevenir médecin généraliste à temps plein

Loin de refroidir ses sponsors, parmi lesquels figure entre autres Décathlon, l'ambassadrice de la maison Dior assure avoir une "liberté de parole totale" sur ses engagements.

Parmi les athlètes inspirantes, elle cite la joueuse de tennis japonaise Naomi Osaka dont "le courage" pour évoquer la santé mentale lui "a fait du bien" ou l'ancienne superstar américaine du football et militante féministe Megan Rapinoe.

Au-delà des questions LGBT+, Marie Patouillet - qui en est aujourd’hui à sa troisième médaille olympique en plus d’une dizaine en championnats du monde, principalement sur piste -, entend également donner de la visibilité aux para-athlètes, encore "trop souvent dans l'ombre".

A l'issue des Jeux, elle avait déjà prévenu qu'elle raccrocherait son vélo pour renouer à plein temps avec son métier : médecin généraliste.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/solene-butruille-future-medecin-et-fleurettiste-ecartee-de-la-selection-pour-les-jo-je-suis

Quant à son engagement contre les discriminations, elle n'a aucune "intention de le lâcher". D'autant qu'avec "metoo hôpital", "on a la preuve que le monde de la santé a bien besoin de déconstruire lui aussi certains stéréotypes".

Avec AFP

Aucun commentaire

Les gros dossiers

+ De gros dossiers