Agée de 19 ans, elle devait être jugée en comparution immédiate pour avoir violemment frappé le 12 août la généraliste, qui refusait, selon le parquet de lui délivrer une ordonnance pour une tierce personne.
La médecin avait eu une ITT initiale de 3 jours mais, choquée, s'était ensuite vu prescrire un arrêt de travail de 30 jours suite à son état psychologique.
Le procès a dû être renvoyé, la présidente du tribunal correctionnel s'étant récusée après s'être rendue compte à l'audience avoir été camarade au lycée de la médecin agressée.
L’accusée présente un passif de violences
Le représentant du parquet a alors requis le maintien en détention provisoire de la jeune femme, détenue depuis la fin de sa garde à vue mercredi. Elle s'était rendue à la police près de deux semaines après les faits.
Il a estimé que le long délai qu'elle avait mis à se présenter, alors qu'elle se savait recherchée, ainsi que des "risques de réitération particulièrement élevés" et son apparente violation d'un contrôle judiciaire sous lequel elle était placée au moment des faits dans une autre affaire, justifiaient une telle mesure.
La jeune femme, sans emploi, avait déjà été condamnée à une mesure éducative quand elle était mineure, par le tribunal pour enfants, notamment pour des faits de violence avec arme et dégradations.
Elle devait par ailleurs comparaître début septembre devant le tribunal correctionnel de Marseille pour des faits de dégradations et violences, sur son ex-petit ami et la mère de ce dernier. Les deux dossiers seront finalement jugés ensemble.
Les médecins demandent à être mieux protégés
Son avocat a lui demandé un simple "contrôle judiciaire strict" pour "cette toute jeune fille à la vie chaotique", "victime de maltraitances de la part de son père" dans son enfance et placée ensuite dans "24 foyers différents". "Elle s'est sentie condamnée avant l'heure dans une affaire plus compliquée qu'il n'y paraît," a plaidé Me Karim Bouguessa.
Le tribunal a tranché pour le maintien en détention et une expertise psychologique de la prévenue d'ici le procès.
Prenant cette agression pour exemple, dix syndicats de médecins libéraux ont dénoncé mardi une hausse "alarmante" et "inacceptable" des violences envers les praticiens, appelant l'exécutif à prendre "des mesures urgentes pour les protéger".
Avec AFP