La vocation de Dr Marguerite d’Ussel remonte à un stage de secourisme chez les Scouts. « Je voulais être médecin pour sauver les gens », confie celle qui a pensé à devenir médecin pompier. « Mais mon exercice professionnel a modulé cette ambition et ma vocation aujourd’hui est plutôt de soigner et d'accompagner mes patients », affirme cette médecin de la douleur à l’hôpital Saint-Joseph de Paris.
C’est après avoir hésité entre plusieurs spécialités et quelques années aux urgences que la médecine de la douleur s’impose comme une évidence pour Marguerite d’Ussel. « Cette spécialité cochait toutes les cases : une médecine humaine, globale, qui n’est pas spécialisée dans un organe ou un type de patients, avec beaucoup d’accompagnement et de travail d’équipe », explique la médecin, qui a monté une consultation douleur chronique en 2014.
Pression et conviction
« Cette consultation est ensuite devenue un centre et je suis entourée d'une équipe absolument géniale ! », affirme Marguerite d’Ussel. Ici, chaque patient est écouté longuement, son histoire décortiquée, son vécu reconnu. L’équipe construit avec lui un projet thérapeutique mêlant médicaments, techniques non médicamenteuses et soutien psychologique. La prise en charge est pluridisciplinaire. « Ce n’est pas uniquement plusieurs personnes qui vont s’occuper du patient. Ce sont plusieurs membres d'une équipe qui vont interagir les uns avec les autres pour l’aider à mieux vivre avec ses douleurs », précise-t-elle. L’objectif : soulager, mais aussi accompagner les patients vers plus d’autonomie.
Marguerite d’Ussel évoque aussi les limites de sa spécialité. « Les attentes des patients, qui arrivent là après beaucoup de consultations, sont parfois démesurées », explique-t-elle. Le manque de moyens humains est aussi criant, selon la médecin. Beaucoup de patients ont difficilement accès à des psychologues, psychomotriciens et psychiatres, alors qu’ils font partie intégrante de leur prise en charge. « Cette pression liée au manque de moyens est vraiment très pesante en ce moment », regrette-t-elle. Mais derrière ces difficultés, demeure la conviction de Marguerite d’Ussel : « La plus belle médecine, c’est de soulager. »
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