Quête d’équilibre ou sacerdoce : des médecins se confient sur leur rapport au travail

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En cette rentrée, What’s Up Doc vous propose un épisode best-of de Voix de Médecins dans lequel ils se livrent sur leur rapport au travail et donnent leurs astuces pour conserver un bon équilibre. 

Quête d’équilibre ou sacerdoce : des médecins se confient sur leur rapport au travail

« On ne doit pas compter ses heures quand on est docteur ! ». Vraiment ? La question divise les médecins. Entre journées à ralonge et quête d’équilibre, une dizaine de médecins se confient sur leur rapport au travail. 

Qu’ils soient de l’ancienne ou de la nouvelle génération, certains médecins ne comptent pas leur heure. « Je pense que ma vie professionnelle a été exagérée », confie Pr François Damas, médecin belge retraité. « Je n’ai pas vu grandir mes filles, c’est dommage mais si c’était à refaire, malheureusement, je crois que je referais pareil. On ne fait pas un métier comme celui-là à mi-temps ». 

Travailler moins pour travailler mieux

C’est par « vocation » que Dr Yassine Benarbia, médecin échographiste en région parisienne, enchaîne les journées de consultation avec ses permanences nocturnes à SOS Échographie. « Ça fait beaucoup mais j'ai la chance d'avoir ma femme et ma famille pour me soutenir. C’est ce qui me permet de tenir. Sans ça, effectivement, on est confronté à ce que le côté professionnel prenne le dessus sur le personnel ». Dr Sébastien El Saïr, chirurgien orthopédiste, sacrifie quant à lui ses jours de congé pour aller voir des confrères et améliorer sa pratique. « Les gens doivent comprendre que la réussite se travaille vraiment en amont de l’acte chirurgical », affirme-t-il.

D’autres médecins estiment que pour être un bon praticien, il faut, à l’inverse, savoir se ménager. « Mon objectif est de ne pas souffrir de mon rythme de travail au point de ne pas avoir besoin de vacances », explique Dr Reyhane Amode, dermatologue récemment installé en libéral, à la recherche d’un rythme de travail idéal après plusieurs années dans le public. « Depuis que je travaille moins, je travaille mieux », estime-t-il. 

Règles d'or et activité ressourçante 

Pour réussir à trouver ce difficile équilibre entre la vie privée et professionnelle, les médecins développent des techniques. Pour Dr Véronique Miniac, en médecine polyvalente à Lorient, « Il faut un trépied fait de la vie sociale, pro et associative pour tenir debout parce que s'il y en a un qui se casse la gueule, il en reste encore deux. » Quant à Dre Elsa Mhanna, neurologue à Paris, elle s’interdit depuis quelques temps tout travail après 19h et hors de ses week-end de garde. 

Mais dans certaines spécialités, la limite entre vie professionnelle et personnelle se brouille, comme l’explique Dr Claudia Pouypoudat, oncologue à Bordeaux. « J'ai eu beaucoup de de cadeaux de mes patients à la naissance de mon fils. Le soir, je lui lis souvent un livre qu’un patient m’a offert. Je me dis que si ce patient-là récidive, ça va être dur », confie-t-elle.

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Peu importe leur mode d’exercice ou leur spécialité, beaucoup de médecins trouvent refuge dans une activité pour réussir à couper avec leur pratique. « Ça vient d'études scientifiques : on a tous une activité ressourçante qui nous permet de tout oublier », explique Dr Thomas Lebouvier, réanimateur à Rennes. « Pour moi c’est la mer. Quand je monte sur ma planche de kitesurf, tout s'arrête ». 

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