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« J'appréhende ces trois mois et demi » de procès, mais « j'ai quand même des arguments forts et donc je n'y vais pas en reculant », a affirmé l'accusé avant l'ouverture des débats.
Interrogé sur la souffrance des familles qui viendront assister aux audiences, le médecin de 53 ans a répondu : « Je la comprends tout à fait, mais d'un autre côté, je ne suis pas responsable de leur détresse ».
Le Dr Péchier est soupçonné d'avoir pollué les poches de perfusion de malades pris en charge par ses collègues, pour provoquer des arrêts cardiaques, avant d'aider souvent à les réanimer.
Dans cette affaire « sans équivalent dans les annales judiciaires françaises », l'ex-anesthésiste est soupçonné « d'avoir empoisonné des patients en bonne santé, pour nuire à des collègues avec lesquels il était en conflit » et démontrer ensuite ses qualités de réanimateur, avait relevé l'ancien procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux.
Une « construction intellectuelle »
Pour l'ex-anesthésiste, le procès va permettre de « comprendre » pourquoi l'accusation lui a « mis sur le dos » une trentaine d'empoisonnements. Selon lui, quelque 70 « événements indésirables graves » au total sont survenus dans les cliniques où il travaillait, mais beaucoup n'ont pas été retenus par les enquêteurs car rien ne permettait de l'incriminer dans ces dossiers, ce qui fragilise à ses yeux la thèse de l'accusation, qu'il a qualifiée de « construction intellectuelle ».
« Le problème, c'est la sélection. Qu'est-ce qu'on a fait des autres cas ? On ne les a pas retenus, parce que dedans, il n'y avait pas Péchier », a-t-il déploré sur RTL.
« Je pense que j'aurai les arguments pour éviter d'aller en prison », a encore déclaré le médecin, dans une intervention diffusée par la radio à quelques heures de l'ouverture de son procès, prévu jusqu'au 19 décembre devant les assises du Doubs.
Avec AFP
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