Début du procès de Frédéric Péchier la semaine prochaine : l’affaire en six dates

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Le Dr Frédéric Péchier, dont le procès débutera le 8 septembre à Besançon, est accusé de l'empoisonnement avec préméditation de 30 patients, dont 12 mortels, pendant dix ans d'exercice comme médecin anesthésiste réanimateur au sein de deux cliniques de Besançon. Retour sur les dates importantes du dossier. 

Début du procès de Frédéric Péchier la semaine prochaine : l’affaire en six dates

© Midjourney x What's up Doc

 

Octobre 2008 : un premier patient empoisonné

Le premier cas d'empoisonnement reproché au Dr Péchier remonte au 10 octobre 2008. Un patient, Damien Iehlen, 53 ans, décède d'un arrêt cardiaque lors d'une opération du rein à la clinique Saint-Vincent de Besançon (Doubs). L'autopsie conclut à une intoxication à la lidocaïne, un anesthésique local. Frédéric Péchier n'était pas chargé de son anesthésie, mais il a aidé ses collègues lors de la tentative de réanimation.

Janvier 2009 : changement de clinique

Du 1er janvier au 22 juin 2009, Frédéric Péchier rejoint un autre établissement privé de Besançon, la Polyclinique de Franche-Comté.

Trois patients présentent alors de surprenants arrêts cardiaques sur la table d'opération, les 7 et 27 avril et le 22 juin 2009, dernier jour où le praticien est employé dans l'établissement, qu'il quitte en raison d'un différend financier.

Frédéric Péchier n'est pas présent dans les locaux de la Polyclinique lorsque les deux derniers événements surviennent. Il retourne ensuite à la clinique Saint-Vincent.

Janvier 2017 : l'enquête débute

Le 11 janvier 2017, Sandra Simard, 36 ans, est victime d'un arrêt cardiaque lors d'une opération du dos. Le Dr Péchier vient aider ses collègues à réanimer la patiente, finalement transférée au CHU de Besançon.

La médecin anesthésiste chargée de cette patiente jeune et en bonne santé, dont l'arrêt cardiaque n'a aucune explication médicale, fait saisir les poches de soluté utilisées lors de l'opération pour qu'elles soient analysées.

Une concentration potentiellement létale de chlorure de potassium, 100 fois supérieure à celle attendue, est découverte dans une poche de réhydratation. La direction de la clinique Saint-Vincent alerte le parquet de Besançon le 19 janvier.

Janvier 2017 : dernière victime

Le 20 janvier 2017, les enquêteurs saisis du cas de Sandra Simard sont à la clinique Saint-Vincent lorsque Jean-Claude Gandon, 70 ans, fait un arrêt cardiaque au cours d'une opération d'urologie, dont l'anesthésie était confiée au Dr Péchier. Ce dernier avait lui-même signalé la présence de poches de paracétamol étrangement percées dans la salle d'opération avant le début de l'intervention.

Les policiers placent immédiatement les dispositifs médicaux utilisés sous scellés. Les investigations révéleront une intoxication du patient à la mépivacaïne, un anesthésique local.

C'est la première et seule fois qu'un patient de Frédéric Péchier est victime d'un arrêt cardiaque suspect. Le parquet de Besançon ouvre une information judiciaire contre X pour empoisonnements le 7 février 2017.

Mars 2017 : mise en examen

Le 6 mars 2017, Frédéric Péchier est mis en examen du chef de sept empoisonnements avec préméditation - les trois survenus à la Polyclinique de Franche-Comté et quatre à la clinique Saint-Vincent. Il est le seul praticien présent sur les deux sites au moment des faits, selon les investigations.

L'anesthésiste conteste fermement être lié aux arrêts cardiaques de ces patients. Il est placé sous contrôle judiciaire alors que le parquet demandait un placement en détention provisoire.

2019, 2023 : deuxième puis troisième mise en examen 

Les enquêteurs de la police judiciaire de Besançon étudient ensuite une liste de plus de 70 événements indésirables graves (EIG) survenus à la clinique Saint-Vincent.

Frédéric Péchier est une deuxième fois mis en examen en mai 2019, pour 17 nouveaux cas, puis une troisième fois en mars 2023, pour six cas supplémentaires.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/du-poison-dans-le-cafe-de-la-salle-de-pause-des-soignants-de-lhopital-de-bayeux

Clamant son innocence, il est à chaque fois placé sous contrôle judiciaire et comparaîtra libre à son procès.

Avec AFP

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