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Le mercredi 19 juin, quatre agents du service des urgences de l'hôpital de Bayeux (Calvados) ont été victimes d'un empoisonnement. Selon le parquet de Caen et nos confrères de Ouest-France, un agent hospitalier est accusé d'avoir « versé de l'Hypnovel (un médicament qui rend somnolent), dans le café ».
Une infirmière du service âgée de 49 ans, qui s'est intoxiquée en même temps que ses collègues, est suspectée d'être l'autrice de l'empoisonnement.
Les quatre victimes, rapidement prises en charge sur place, ont pu être sorties de leur état léthargique. Le parquet attend les résultats des analyses toxicologiques pour déterminer si la dose administrée aurait pu être « létale ».
Des mesures de sécurité renforcées
Vincent Mangot, directeur de l'hôpital de Bayeux, a confirmé que l'infirmière suspectée : « était présent[e] dans nos services depuis plusieurs années ». Il a également évoqué l'incompréhension et la colère des personnels face à cet acte malveillant. « On accompagne les équipes qui sont surprises et choquées », a-t-il ajouté.
Les images de vidéo-surveillance montrent en outre que, le 19 juin, l'infirmière de 49 ans était restée plusieurs minutes dans la salle de repos où se trouvait le café contaminé, qu’elle avait ensuite bu en compagnie de ses trois collègues.
À la suite de cet incident, des mesures de vigilance ont été renforcées et le code des portes a été modifié. Un psychologue a été dépêché sur place pour suivre les agents victimes.
Enquête en cours
L'infirmière a reconnu en garde à vue avoir déversé dans la cafetière de la salle de pause de son service deux ampoules de 50 mg d’Hypnovel qu’elle dit avoir dérobées le jour même.
« Elle déclare être en état de très grande fatigue et avoir fait cela car elle voulait dormir », mais n'explique pas pourquoi elle a décidé de verser l'anesthésique dans la cafetière plutôt que dans sa seule tasse, alors qu'elle savait que d'autres en consommeraient, précise le procureur de la République de Caen, Joël Garrigue.
L'infirmière a été déférée mercredi au parquet, qui a requis son placement en détention provisoire.
Le directeur de l'hôpital a mentionné un possible lien entre « le vol d'ampoules dans un camion du SMUR quelques jours avant, et l'empoisonnement avec les substances mises dans le café ».
Des analyses ont d'ailleurs mis en évidence la présence, dans les urines des victimes et dans la cafetière de la salle de pause, de Midazolam, un anesthésique contenu dans l’Hypnovel, selon l'AFP.
L'enquête se poursuit pour éclaircir les motivations de l'agent hospitalier suspecté.
Source:
Ouest France et AFP