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En inaugurant les 19e Assises hospitalo-universitaires ce jeudi 27 novembre à Nantes, la ministre de la Santé a insisté sur la nécessité d’adapter les capacités de formation face aux objectifs d’augmentation du nombre de médecins. Elle a rappelé que « 400 postes hospitalo-universitaires ont été créés en cinq ans ».
Stéphanie Rist a aussi annoncé l’ouverture de deux chantiers menés conjointement avec le ministre de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste : le temps de travail des hospitalo-universitaires et le statut des jeunes praticiens en transition vers un poste titulaire. Deux sujets qualifiés de « très attendus » par la ministre.
Ces annonces interviennent alors que les précédentes promesses, en 2022 aux Assises par Aurélien Rousseau et Sylvie Retailleau, n’avaient débouché sur aucune mise en œuvre concrète — un point sur lequel le SHU insiste.
Le dossier sensible des astreintes : une réponse attendue
La question des astreintes HU, qui a suscité de fortes tensions ces dernières semaines, était également au cœur des déclarations ministérielles. Stéphanie Rist a assuré vouloir apporter « une réponse concrète » aux propositions formulées par les praticiens.
Le SHU rappelle qu’à ce jour, les HU ne peuvent pas percevoir de rémunération pour les interventions réalisées au cours des astreintes, une injustice qui touche particulièrement les chefs de clinique et les assistants. Le syndicat demande une régularisation urgente, avec l’ouverture d’un droit à rémunération à hauteur d’une demi-période sur place pour toute plage cumulée de cinq heures ou toute intervention supérieure à trois heures.
S’il salue le fait que la ministre se soit saisie du sujet, le SHU souligne l’absence d’un calendrier et prévient qu’il « saura se mobiliser » en l’absence de mesures rapides.
Un pilotage renforcé de la recherche clinique
Autre axe annoncé : une réorganisation du pilotage de la recherche au sein du ministère de la Santé. Face aux inquiétudes exprimées par la communauté scientifique, la ministre dit « entendre une petite musique sur le déclin de la recherche clinique française » tout en affirmant que le pays « n’est pas à la traîne ».
Elle a annoncé la création d’une direction unique regroupant la Délégation du numérique en santé (DNS), l’Agence de l’innovation en santé (AIS), la mission Article 51 et les équipes internes dédiées à la recherche et à l’innovation. Objectif : plus de cohérence, plus de lisibilité, et une meilleure articulation entre recherche, innovation numérique, intelligence artificielle et déploiement industriel.
Panique ! Il n'y a pas assez de HU pour former les jeunes médecins
Un Syndicat attentif face à des annonces récurrentes
Dans son communiqué, le SHU exprime une position d’ouverture mais aussi de forte vigilance. Il rappelle que les chantiers évoqués ont déjà été annoncés sans suite, que les carrières HU restent marquées par un manque d’attractivité, et que l’urgence prioritaire demeure la régularisation du service hebdomadaire à 10 demi-journées, avec l’intégration du samedi matin dans la permanence des soins.
Dans ce contexte de désaffection des carrières hospitalo-universitaires, certains CNU tentent d’ailleurs de raviver l’intérêt des jeunes praticiens par des initiatives propres : le CNU d’urologie, par exemple, vient de lancer une série de vidéos inspirantes destinées aux internes et assistants, dévoilée lors du congrès de l’AFU.
Le syndicat souligne une « faible vision politique » actuelle sur le sujet et insiste sur la nécessité de mesures concrètes, rapides et inscrites dans un calendrier clair. Les professionnels attendent désormais que l’État dépasse le stade de la consultation pour entrer dans celui de la réforme effective.
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