
Dans la recherche scientifique, seules 34,5% sont des femmes (source : CNRS). « Les stéréotypes découragent les jeunes filles tandis que les mathématiques et les sciences font partie de leurs matières préférées à l'école », affirme la Fondation ARC. Ils poursuivent : « Faire carrière dans la recherche lorsqu’on est une femme, c’est possible ». Pour le prouver, la Fondation raconte le parcours de quatre chercheuses dont les travaux sont « porteurs d’espoirs pour des milliers de patients atteints de cancers. »
Pr Karin Tarte : « Ayez confiance en vous ! »
Karin Tarte, professeure d’immunologie à la faculté de médecine de Rennes, jongle entre recherche et transmission du savoir. Présidente du Comité d’orientation de la recherche de la Fondation ARC et autrice de plus de 150 publications scientifiques, elle collectionne les prix internationaux, mais garde un regard simple et engagé sur son métier.
Pour elle, la recherche, c’est avant tout une affaire de passion, pas de genre. Son message aux femmes scientifiques ? « Faites de la recherche si cela vous passionne ! N’ayez pas honte d’être brillante, ni de vouloir tout en même temps. »
À la tête de l’unité de recherche MOBIDIC (université de Rennes), elle explore la physiopathologie des lymphomes B dont la fréquence ne cesse d’augmenter depuis 40 ans.
Corine Bertolotto : « Le métier de chercheur est une opportunité incroyable de contribuer à la société »
Corine Bertolotto est directrice de recherche INSERM au Centre méditerranéen de médecine moléculaire à Nice. À la tête de son équipe et membre du Conseil scientifique de la Fondation ARC, elle s’intéresse aux mélanocytes.
Son objectif ? Comprendre comment ces cellules basculent du rôle de protectrices à celui de tumeurs agressives, pour mieux cibler les futurs traitements. « Sans les découvertes essentielles réalisées dans les laboratoires, il n’y aurait pas de nouveaux traitements pour améliorer le devenir des patients », rappelle-t-elle. Une recherche de l’ombre pour éclairer l’avenir des soins.
Dr Jill Pilet : « Aller au bout de ses idées ! »
Jill Pilet, jeune docteure en cancérologie, ne se verrait pas faire un autre métier que celui de chercheuse. « Un métier passionnant, même si au début, une grande confiance en soi est nécessaire pour aller au bout de ses idées », confie-t-elle.
Lauréate du prix de thèse Oberling-Haguenau Fondation ARC 2024, elle s’est distinguée par un parcours universitaire solide : diplômée de biologie à l’ENS Paris, elle a réalisé sa thèse au Centre de recherche des Cordeliers, dans l’équipe de Jessica Zucman-Rossi, en explorant la génomique des cancers pédiatriques du foie.
Ses recherches ont abouti au dépôt d’un brevet sur une nouvelle combinaison thérapeutique et à quatre publications scientifiques, dont trois en tant que première autrice ou coautrice. Aujourd’hui, Jill Pilet poursuit son chemin à l’Institut Curie, où elle se penche sur la génomique des sarcomes, avec un intérêt marqué pour le sarcome d’Ewing.
Dr Claudia Pasqualini : « Chaque minivictoire donne le courage de continuer ! »
Oncopédiatre et chercheuse à l’Institut Gustave Roussy, Claudia Pasqualini explore les interactions entre les cellules cancéreuses et l’environnement immunitaire chez les enfants.
Son outil clé ? Des organoïdes du cerveau avec macrophages, qu’elle a développés pour tester in vitro l’efficacité de nouvelles immunothérapies sur les cellules des jeunes patients.
Soutenue par la Fondation ARC lors de sa 4e année de thèse en 2022, elle a été récompensée en 2023 pour la meilleure communication aux Journées Jeunes Chercheurs. Pour elle, chaque avancée compte, aussi petite soit-elle : « Chaque minivictoire doit être fêtée, car cela donne de la force aux patients ! »
A voir aussi

Journée du droit des femmes : l'UFC-Que Choisir dénonce un « scandale sanitaire », les femmes sont invisibilisées de la recherche médicale

Décès du Pr Claude Huriet, ancien sénateur et pionnier des questions de bioéthique

Le Nobel de médecine décerné aux Américains Ambros et Ruvkun pour leur découverte des microARN
