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Selon le Dr Serge Bomoko, président de SOS Médecins Roubaix-Tourcoing , c’est une « expédition punitive » qui a eu lieu mardi dans le centre SOS Médecins de Tourcoing. Dans la matinée, une femme est venue avec deux jeunes enfants, dont l’un, « bruyant », « perturbait la quiétude de la salle d’attente et dérangeait les médecins ».
L’un d’entre eux le fait savoir à cette patiente à plusieurs reprises. Elle est néanmoins bien reçue en consultation par un autre médecin, puis quitte les lieux, raconte Serge Bomoko.
Mais en fin d’après-midi, un homme revient avec cette femme, fait irruption dans la salle de consultation du médecin qui lui avait demandé de calmer son enfant, le « propulse violemment au sol » et lui « donne un coup de poing dans les côtes ».
La victime a déposé plainte mercredi. Une enquête a été ouverte pour « violence sur un professionnel de santé », a confirmé jeudi à l’AFP le parquet de Lille. L’agresseur présumé, le père de l’enfant, s’est « présenté spontanément au commissariat » et a été placé en garde à vue mercredi soir, a précisé le parquet.
Déjà 300 agressions cette année dans le département
Serge Bomoko déplore une situation « grave » et des agressions envers les soignants qui « vont crescendo » : « Il y a quelques années, c’était un milieu sanctuarisé, aujourd’hui plus du tout (...). Quand on a la boule au ventre pour aller travailler avec un si beau métier, c’est qu’il y a un problème. »
« Je suis en colère, c’est insupportable », dénonce aussi le président du conseil de l’Ordre des médecins du Nord Jean-Philippe Platel. Il déplore des agressions envers les médecins « en hausse » dans toute la France, et particulièrement dans le Nord.
« On a le triste privilège d’être en tête », avec « près de 400 agressions en 2024, et déjà autour de 300 en 2025 dans le département, on va probablement encore dépasser les chiffres de l’an dernier », selon Jean-Philippe Platel.
Il rappelle aussi une autre agression « préméditée » d’un docteur de SOS Médecins à Lille début juillet. Les deux auteurs avaient été condamnés à un an de prison ferme, effectués sous bracelet électronique.
En début de semaine, c'était un autre centre SOS médecins, cette fois-ci à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), qui fermait suite à des menaces de mort proférées par un patient à l'encontre d'un des professionnels.
En France, les actes de violence envers les médecins, incluant les signalements d’agressions verbales et physiques, ont augmenté de 26 % entre 2023 et 2024, selon les derniers chiffres disponibles de l’Observatoire national de la sécurité des médecins.
La loi dite Pradal, promulguée en juillet, a notamment durci les sanctions pour violences et outrages à l’encontre des soignants.
Avec AFP
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