« A 30 ans, j'ai gagné un prix pour mes recherches sur les organoïdes, ils sont l'avenir de l'oncologie »

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Le prix des chirurgiens de l’Avenir, organisé par la Fondation Avenir récompense les jeunes chercheurs depuis 15 ans. Depuis sa création, 1 380 projets ont été distingués. En partenariat avec l’Université Paris-est Créteil et l’Académie nationale de chirurgie, il permet un tremplin vers une carrière hospitalo-universitaire. Entretien avec le gagnant dans la catégorie cancérologie, Arthur Streit, 30 ans, chirurgien thoracique à Nancy. 

« A 30 ans, j'ai gagné un prix pour mes recherches sur les organoïdes, ils sont l'avenir de l'oncologie »

Arthur Streit, lauréat de la catégorie cancérologie du prix des chirurgiens de l’Avenir. 

What's up doc : Pour quelle innovation avez-vous remporté ce prix ?

Arthur Streit : Il est compliqué de trouver un traitement pour le cancer du poumon. Il y a de nombreuses résistances à nos thérapies. L’idée était de créer une plateforme de tests pour essayer de comprendre comment les tumeurs réagissent aux différentes thérapeutiques. Le principe du projet est de partir de patients opérés, récupérer un fragment de leur tumeur en anapath. En mettant ce fragment dans un incubateur, cela permet de créer des organoïdes. Cela produit une mini tumeur fidèle à celle du patient et ainsi de tester différentes thérapeutiques et évaluer leur efficacité. Le but est de faire de la médecine personnalisée. C’est l’avenir de l’oncologie. Nous avions l’habitude de traiter par groupe de malades. Si la personne avait un carcinome épidermoïde, dans 60% des cas il devait répondre à telle chimio. Là, c’est l’inverse. Chaque patient a son propre traitement. Nous essayons de trouver le traitement le plus adapté au patient et pas à un groupe de patients.

Les organoïdes existaient déjà, donc quelle est l’innovation ?

A S. : Dans notre modèle, nous avons la possibilité d’ajouter une vascularisation tumorale. L’organoïde flotte, nous pouvons le prélever, le regrouper. Mais ce sont des travaux « débutants », un premier pas vers la recherche. Plus le modèle est complexe plus il s’approche d’une vraie tumeur.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/portrait-dun-chercheur-humaniste-0

Remettez-vous ainsi en cause le principe d’evidence based medicine ?

A S. : Mon modèle a pour avantage de partir des cellules du patient. Ce qui est moins coûteux et moins risqué que de tester sur le patient lui-même. Ce n’est pas vraiment une remise en question mais une autre façon d’aborder l’oncologie.

Vous avez reçu un prix de 3 000 euros, est-ce suffisant pour donner un coup de boost à vos études ?

A S. : Oui c’est un coup de boost c’est sûr. Nous avons besoin de soutien. Le vrai coup de boost est toute l’aura que cela peut apporter et toute la communication autour. Sans soutien nous ne pouvons rien faire.

Est-ce important pour un médecin de remporter un prix ?

A S. : C’est un passage obligatoire c’est un premier pas vers la recherche. Cela donne de la motivation.

Quels sont vos projets futurs ?

A S. : Je fais un Fellowship clinique à Londres dans une clinique sur la chirurgie robotique pour perfectionner ma pratique clinique. Ensuite je vais entrer au CHRU de Nancy en tant que chirurgien du thorax.

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