J’ai testé pour vous : le focus group anti-préjugés

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Les préjugeurs anonymes

J’ai testé pour vous : le focus group anti-préjugés

Pour lutter contre les préjugés, certaines facs organisent des focus groups où les étudiants peuvent parler de ce sujet tabou en toute liberté. Pour en savoir plus, What’s up Doc est allé faire un petit tour à Paris 6.

 

Par une chaude après-midi de juin, une dizaine d’étudiants de Paris 6 étaient réunis pour un focus group (« groupe de discussion », pour les anglophobes). Sujet de la conversation : la relation de soins avec les patients atteints de troubles psychiques... et les préjugés que l’on peut avoir à leur encontre.

La glace se brise rapidement, même chez ces externes parfois très (trop) policés. Anne, étudiante en quatrième année de médecine, ne mâche pas ses mots. « Le patient "psy", dans les services de médecine, on ne l’écoute pas, on l’infantilise », remarque-t-elle. « Et en dehors, on se dit qu’il vaut mieux l’éviter ». Son camarade Louis est plus tempéré. « On ne sait pas quoi leur dire, on a peur qu’ils s’effondrent », avoue-t-il.

Jeunes étudiants pleins de bonnes intentions… et de préjugés

Obésité, addictions, handicap et troubles psychiques sont les thèmes au menu de cette deuxième session de focus groups organisés par le Dr Christine Poitou-Bernert, MCU-PH en endocrinologie et nutrition à la Pitié-Salpêtrière. L’expérience est partie du constat que les étudiants en médecine, s’ils sont pétris de bonnes intentions, n’en sont pas moins bourrés de préjugés. D’après Christine, ces groupes s’avèrent encourageants, notamment chez les plus jeunes.

Après un temps de discussion animé par un binôme de jeunes médecins, une rencontre a lieu avec une patiente et une responsable de l’association Psycom. Les étudiants en ressortent ravis. Céline Loubière, la chargée de mission de Psycom ayant assisté au groupe, est, elle aussi, très enthousiaste. « C’est très riche pour nous de pouvoir s’adresser aux futurs médecins, ils sont encore souples », se réjouit-elle. « Et ça va tout à fait dans le sens des actions que l’on mène maintenant, plus spécifiques et ciblées que les grandes campagnes de santé publique. »

Les focus group vont donc être étendus l‘année prochaine à d’autres pathologies, toujours chez les externes. « Même si, au vu de la violence des expériences rapportés par les étudiants, je me demande si ce ne sont pas les séniors qu’il va falloir prendre en focus group », s’exclame Christine Poutou-Bernert.

Source:

Jean-Victor Blanc

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