Frédéric Péchier accuse la justice d’avoir « sélectionné » les cas qui l’incriminent

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L'ex-anesthésiste Frédéric Péchier est accusé de trente empoisonnements en France, dont 12 mortels, mais d'autres cas suspects n'ont pas été retenus pour son procès, ce que la défense exploite pour tenter de le disculper.

Frédéric Péchier accuse la justice d’avoir « sélectionné » les cas qui l’incriminent

© Midjourney X What's up Doc

La justice soupçonne le médecin de Besançon d'avoir frelaté des poches de produits anesthésiants à l'origine d'arrêts cardiaques de patients lors d'opérations entre 2008 et 2017.

Mais l'intéressé a attaqué ses accusateurs jeudi devant les assises du Doubs (est) en leur reprochant d'avoir écarté des dizaines d'autres « événements indésirables graves » (EIG) survenus dans la clinique où il exerçait, lorsque ceux-ci ne permettaient pas de l'incriminer.

« Depuis le départ, il y a 70 dossiers et vous avez sélectionné les dossiers qui permettent de m'impliquer. Il y en a 40 autres qu'il faudrait bien étudier », a-t-il lancé, alors que le long procès, qui a débuté le 8 septembre, en est à mi-parcours.

« C'est votre théorie du grand complot, Frédéric Péchier », lui a répondu l'une des deux avocates générales, Christine de Curraize.

« On enlève tout ce qui gêne », avait lâché dès mardi l'avocat de la défense Randall Schwerdorffer.

Des accusations inaudible pour l'avocate générale

Pour montrer qu'il n'était pas systématiquement à côté des blocs opératoires où les EIG avaient lieu, Randall Schwerdorffer a alors évoqué trois cas survenus la même année, et non retenus dans l'acte d'accusation, lors desquels Frédéric Péchier se trouvait dans une salle plus éloignée.

« Inadmissible », a tonné l'autre avocate générale, Thérèse Brunisso, « de prétendre aujourd'hui que le parquet, impartial, (...) aurait sciemment laissé de côté des cas d'empoisonnements sous prétexte qu'ils ne pourraient pas être imputés à Frédéric Péchier ! »

Mais certains d'entre eux ont posé des cas de conscience à plusieurs protagonistes.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/pour-frederic-pechier-il-y-un-bien-un-empoisonneur-mais-ce-nest-pas-lui

Pour ces trois EIG de 2013, la police avait ainsi placé Frédéric Péchier en garde à vue plusieurs années plus tard, avant que le ministère public ne juge les éléments trop minces pour les renvoyer devant la cour d'assises.

« Ma conviction, c'est que le docteur Péchier a empoisonné plus de 30 patients et que les seuls qu'on lui reproche, malheureusement, aujourd'hui en justice, sont ceux sur lesquels il y a des éléments extrêmement solides », a déclaré à l'AFP Frédéric Berna, avocat de parties civiles.

Avec AFP

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