Vers une grève nationale des internes totale et illimitée le 10 décembre ?

Article Article

L’ISNI invite ses syndicats locaux à se prononcer sur une grève nationale des internes totale et illimitée à partir du 10 décembre 2019. Et demande notamment une revalorisation des rémunérations des internes et une place de décisionnaire sur les modalités de formation des internes.

Vers une grève nationale des internes totale et illimitée le 10 décembre ?

« Travaille 24h d'affilée, sauve des vies, fais-toi agresser, fais aussi le boulot des autres, touche ton SMIC et tais-toi. Sinon, tu participes aux assemblées générales de ton syndicat local et ensemble, on change la donne. » L’ISNI n’y va pas de main morte pour inviter sur Twitter ses syndicats locaux à se prononcer sur une grève nationale des internes « totale et illimitée » à partir du mardi 10 décembre 2019, lors d’une assemblée nationale (AG) extraordinaire le 7 novembre prochain.
 
Pour illustrer son tweet, l’intersyndicale nationale des internes a sorti de sa poche un graphique qui propose une estimation de la valeur de l’indemnité de garde d’interne,si elle avait été indexée au coût de la vie.

L’ISNI et les syndicats locaux représentants les internes dans 21 villes de France ont déjà déclaré soutenir la grande mobilisation qui s’annonce le 14 novembre, suite à son AG extraordinaire du 30 octobre dernier. Quant aux syndicats représentants les internes parisiens (SIHP et le SRP-IMG), ils y participeront. Mais aussi les confédérations syndicales (CGT, CFDT...), les collectifs (Collectif inter-urgences, collectif inter-hôpital...), le syndicats de médecins (SNJMG, Jeunes médecins, SNPHARE, Action praticien hôpital...) ou l'association nationale des étudiants en médecine de France a (Anemf)...
 
Pour l’intersyndicale, les internes sont « aux premières loges de la dégradation de l’hôpital public depuis des années ». Ils sont donc « conscients que, sans effort budgétaire important, la situation ne fera que se dégrader ». C’est la raison pour laquelle l’ISNI demande :

- une place de décisionnaire sur les modalités de formation des internes : construction de la réforme des études, décisions de financement des formations impactées par la loi santé…
- une véritable politique de prévention auprès des salariés les plus précaires, une prévention des risques psychologiques et une politique de financement de l’accès au logement indexée sur les prix de l’immobilier.
 
Enfin, dans la lignée de l’enquête précarité de l’Anemf, l’ISNI exige une revalorisation des rémunérations des internes. Premièrement, parce que l’indemnité pour les gardes (119 €, soit 8,5 € de l’heure, NDLR) « n’a pas été revalorisée depuis juillet 2000 ». Deuxièmement parce que « les indemnités logements sont d’un montant dérisoire (332 € par an !), en décalage absolu avec le niveau de loyers de la plupart des grandes métropoles ».
 
Les exigences de l’ISNI sont donc les suivantes : « un doublement de l’indemnité de garde à 240€ et une indexation de l’indemnité logement sur le prix de l’immobilier dans la ville du CHU de rattachement de l’interne. » Si ces revendications ne trouvent pas satisfaction, les internes se réservent le droit de faire grève.
 
Confrontés de plein fouet à la crise actuelle d’hôpital public, les syndicats d’internes n’ont jamais semblé aussi remontés, combatifs et solidaires.

 

Les gros dossiers

+ De gros dossiers