
Francis Lalanne.
© DR/Capture d'écran TF1
La chambre disciplinaire nationale de l'Ordre des médecins vient de sanctionner le Dr Jean-Paul Hamon d'un avertissement pour avoir vivement critiqué Francis Lalanne lors de la pandémie de Covid-19. Cette décision, tombée le 18 mars dernier et reçue par le médecin le 20 mars, concerne des propos tenus il y a trois ans, en pleine troisième vague épidémique.
Les faits remontent au 28 mars 2021. Ce jour-là, Francis Lalanne, figure du mouvement complotiste et antivax, participait à une manifestation "pro-liberté" à Nice. Devant quelques centaines de personnes, le chanteur avait alors encouragé les manifestants à « commettre un délit » en ne portant pas de masque, allant jusqu'à leur suggérer : « Mettez-le sur le front, à la ceinture, en boucles d'oreilles. Vous pouvez aussi vous en servir pour ramasser les merdes des chiens », selon Le Parisien.
Invité sur CNews pour réagir à ces propos, Jean-Paul Hamon s'était alors indigné : « Pourquoi à celui-là, on ne lui colle pas une vraie amende ? Pourquoi on ne le colle pas au trou ce mec ? (…) Que des gens soient sans masque, quasiment à touche-touche et que cet abruti leur dise de s'embrasser en plus, c'est bon ! » Le même jour, sur C8, il avait renchéri : « On n'est pas obligé de jouer au con. »
« Je suis révolté et sidéré, c’est un vrai scandale ! Cette décision décrédibilise l’Ordre des médecins »
Cette sanction, bien que minimale dans l'échelle des sanctions disciplinaires, provoque l'ire du médecin généraliste. « Je suis révolté et sidéré, c'est un vrai scandale ! Cette décision décrédibilise complètement l'Ordre des médecins », s'indigne-t-il auprès du Parisien.
Dans sa décision, l'instance disciplinaire reconnaît que « le Dr Hamon est en droit de faire part de sa vive indignation devant la prise de position de M. Lalanne demandant au public de ne pas respecter les mesures sanitaires alors en vigueur pour endiguer l'épidémie de coronavirus ». Mais elle estime néanmoins que « les injures qu'il a proférées à son égard et qui ont été reprises par de nombreux médias, doivent être regardées comme un manquement à son obligation de ne pas déconsidérer la profession ».
Jean-Paul Hamon, loin de faire amende honorable, persiste et signe : « J'étais complètement indigné à l'époque en tant que médecin, mais qui ne l'aurait pas été ! On était en pleine pandémie, les réas étaient pleines, etc. », rappelle-t-il au quotidien. Il ajoute même : « Si j'étais procédurier, j'aurais moi-même pu poursuivre ce M. Lalanne pour mise en danger de la vie d'autrui. »
Bien qu'il envisage de saisir le Conseil d'État pour contester cette sanction, le président d'honneur de la FMF hésite encore à poursuivre la procédure. « J'ai autre chose à faire, les juges aussi », explique-t-il. Quant à ses propos passés, il ne les regrette aucunement et précise même avec une pointe d'ironie : « Et encore, abruti, c'était léger. »
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