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Dr D., généraliste, exerce à La Réole, petite commune au sud-est de Bordeaux. Depuis le 13 novembre, son cabinet est vide. Il est interdit d’exercer car soupçonné de prescrire en trop grande quantité du fentanyl, opioïde puissant qui fait des ravages aux États-Unis.
La présidente du CDOM de la Gironde, Muriel Rainfray, s’est exprimé auprès du journal Sud-Ouest : « C’est très grave, c’est une mise en danger des gens pour lesquels il a prescrit cette substance. »
Muriel Rainfray apporte davantage d’éléments. Le généraliste prescrivait le fentanyl sous forme de spray nasal. Ce traitement est surtout prescrit pour les patients atteints du cancer avec des traitements antalgiques lourds.
Le problème, c’est la quantité : des doses « inhabituelles » selon la présidente du CDOM. Ces prescriptions sont soupçonnées « d’alimenter un trafic. »
Trafic de fentanyl, mais pas que
En plus de cette affaire, Dr D. est poursuivi pour abus de remboursements de la Sécu. Il multipliait les consultations de nuit, plus couteuses que celles de jour.
Pourtant, de ce côté, rien d’alarmant. Le médecin est justement apprécié des patients pour sa grande disponibilité et ses déplacements le soir, à domicile, si besoin. La justice tranchera.
En plus de ces deux procédures, le généraliste girondins était déjà passé devant la justice en 2016 pour des soupçons « d’arrêts de travail de complaisance ». Il n’avait pas été condamné faute d’éléments dans le dossier, rapporte Sud-Ouest.
Irrespect de l’interdiction d’exercer
Toujours selon la présidente du CDOM, Dr D. ne respecterait pas la décision de l’Ordre. Muriel Rainfray menace donc de déposer une plainte.
En effet, un pharmacien de la commune affirme que de récentes ordonnances à son nom continuent de lui être confiées.
Si ces ordonnances continuent d’être remboursées pour les patients malgré l’interdiction d’exercer c’est « parce que l'Assurance Maladie ne veut pas qu’ils se retrouvent en rupture de traitement », selon le pharmacien.
Celui-ci se charge donc d’orienter les malades vers d’autres soignants mais « il y a déjà une pénurie de médecins à La Réole. Cela va être compliqué d’absorber la patientèle », confie-t-il.
Muriel Rainfray, présidente du CDOM, conclut : « Nous sommes en train d’essayer de trouver des solutions pour le remplacer au sein de la communauté professionnelle territoriale de santé dans laquelle il travaillait. » Elle espère pouvoir se tourner vers de jeunes médecins effectuant des remplacements dans le secteur.
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