Salariat, cheval et permaculture : la vie rêvée du Dr Sophie Favier dans la Manche

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Médecin généraliste dans une institution psychiatrique dynamique, Sophie Favier a trouvé dans la Manche son équilibre de vie : un exercice où l'humain et le collectif priment, une vie proche de la nature et stimulante et un soupçon de culture. Témoignage.

Salariat, cheval et permaculture : la vie rêvée du Dr Sophie Favier dans la Manche

On pourrait appeler ça un enracinement heureux. C'est dans la ville de Valognes, au cœur du Cotentin, que Sophie Favier, 44 ans, son mari professeur d'histoire-géo et leur fille ont élu domicile il y a une quinzaine d'années. Depuis chez eux, il suffit de marcher quelques minutes pour rejoindre le petit champ où se trouvent leur cheval et leur poney, passion de mère en fille. C'est aussi ici, en bordure de ville, que la petite famille s'essaye à la permaculture ou tente de faire pousser une micro-forêt. Quand ils ne sont ni là ni au travail, c'est qu'ils sont peut-être en train de distribuer du crottin à leurs voisins férus de jardinage ou de jouer de la musique. On ne s'ennuie jamais chez les Favier.

Aujourd’hui salariée de la Fondation Bon Sauveur, institution psychiatrique et médico-sociale réputée dans la région, Sophie Favier a pourtant grandi loin d'ici. Ses études, elle les a faites à Nancy. Mais une fois son mari diplômé, tous deux ont mis le cap à l'ouest. « On adorait la mer et je détestais la chaleur, confie la médecin généraliste. L'été, il fait peut faire très chaud dans l'est ». Après avoir songé un temps à s'installer dans le Calvados voisin, c'est finalement dans le Cotentin que le couple atterrira, et à Valognes en particulier. De fil en aiguille et de bouche à oreille, grâce à de la famille sur place, la jeune médecin s'installe alors à Picauville, vingt kilomètres plus au sud, au cœur d'une maison médicale flambant neuve.

Sophie Favier, vue à la télé

« J'étais heureuse d'arriver dans le département, de trouver ce climat vivifiant et frais et des gens toujours accueillants », se souvient-elle. Clin d’œil du destin, l'arrivée de cette nouvelle toubib dans une commune qui en avait tant besoin ne passe pas inaperçue. Coup sur coup, France 3 et TF1 viennent la filmer. Elle passe au JT. Petit moment de gloire locale. « C'était totalement inattendu ! Les patients affluaient en me disant qu'ils m'avaient vue à la télé ! », se rappelle-t-elle, amusée. Le démarrage est idéal, d'autant plus qu'elle bénéficie d’aides à l’installation.

Sept ans plus tard, le Dr Favier se cherche un nouveau souffle. Elle sent que l'exercice libéral ne la comble pas. « C'était le rapport à l'argent, le fait de faire payer les patients qui me gênait. J'avais envie de plus de temps pour le patient, de relationnel et de travail d'équipe », confie-t-elle. Cherchant alors un poste salarié en institution, elle le trouve en 2011 à la Fondation Bon Sauveur, comme médecin généraliste. « Je ne connaissais rien à la psychiatrie mais cela m'a tout de suite plu. Que ce soit dans le soin ou la vie institutionnelle, la place donnée à la parole est très importante. Ça peut surprendre mais... j'ai adoré travailler avec des psychiatres ! J'ai aussi découvert des patients gentils et respectueux, bien loin des préjugés que l'on pourrait se faire ».

Le dynamisme et l'ambition en institution

Après une parenthèse en cours de route à l'hôpital de Valognes, Sophie Favier retrouve définitivement la Fondation Bon Sauveur en avril 2020. Elle navigue aujourd'hui entre tous les sites de l'institution, depuis Saint-Lô jusqu'à Cherbourg. Le tout avec une ambition et des projets renouvelés : « J'ai notamment pour objectif de réorganiser toute la médecine somatique à la Fondation, ce qui m'a permis de participer à la création d'un service de santé somatique en début d'année ». En parallèle, elle planche également sur un projet de centre de consultation sur le site de Picauville, destiné aux patients psychiatriques comme à ceux des structures médico-sociales.

Le Dr Favier est la preuve incarnée que la casquette de médecin généraliste ne se limite pas à l'exercice libéral dans la Manche, un département qui lui a permis de trouver son équilibre à tous points de vue. Tranquillité, nature, dynamisme et ambition. « Pour vivre ici, il faut aimer le vert et le temps océanique, mais ça ne se limite pas à ça, insiste-t-elle. Il existe aussi une vie culturelle très riche, à Cherbourg, Saint-Lô ou même Caen qui n'est pas si loin. On n'est pas du tout paumés ! »

 

Un article inspiré par le grand air de la Manche et son Conseil départemental

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