On a trouvé l’avatar moderne des cordonniers mal chaussés : ce sont les soignants, qui passent tant de temps à s’occuper de la santé de leurs patients qu’ils ont tendance à négliger la leur. La preuve : d’après une étude publiée dans le Journal of Affective disorders en 2022, 67 % des externes et des internes présentent des signes de burnout. Reste que si la dénonciation de ce phénomène fait couler beaucoup d’encre depuis plusieurs années, les actions concrètes pour mettre en place des solutions font l’objet de discours bien plus laconiques. Certains spécialistes ont pourtant propositions solides à faire. C’est le cas du Dr Véronique Lefebvre Des Noëttes, psychiatre, gériatre, philosophe, coautrice d’un livre sur le sujet*, mais surtout invitée du dernier épisode du podcast Aux bons soins.
Le fait que les blouses blanches soient particulièrement touchées par le burnout n’a rien de mystérieux
Sa casquette de psychiatre est particulièrement utile pour comprendre la nature du phénomène. « Le burnout, s’est être brûlé de l’intérieur », décrit-elle, précisant les divers stades par lesquels passent les victimes : engagement, surengagement, résistance, et enfin effondrement. Et pour la praticienne, le fait que les blouses blanches soient particulièrement touchées par le burnout n’a rien de mystérieux. « Il y a cet investissement, cette vocation qui fait qu’on va vers l’autre, et on vrille quand on voit qu’on n’y arrive plus », constate-t-elle.
Reste que Véronique Lefebvre des Noëttes serait une piètre médecin si elle s’en tenait à ce constat pessimiste. Elle a aussi confié au micro d’Aux bon soins ses préconisations pour dépister, prendre en charge, et prévenir le burnout. Pour en savoir davantage, ça se passe dans votre casque !