« Les internes vont vivre un saut statutaire »

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#RencontresDu3eCycle : entretien avec Baptiste Boukebous, président de l’Isni

« Les internes vont vivre un saut statutaire »

Alors que le sprint final est entamé pour la réforme du troisième cycle des études médicales, What’s up Doc a discuté avec l’un des acteurs majeurs de la refonte l’internat : Baptiste Boukebous, président de l’Intersyndicat national des internes (Isni).


What’s up Doc. On entend parler de réforme du troisième cycle depuis des mois, voire des années. Où on est-on concrètement ?

Baptiste Boukebous. Il y a une accélération nette et franche depuis quelques mois. A la suite d’un récent arbitrage interministériel, on a enfin la quasi-certitude que cette réforme va se faire, ce qui encore récemment n’était pas évident. C’est le fruit de longues négociations en amont, notamment sur le statut, et sur le principe de post-internat intégré dans les futurs DES.

WUD. Concrètement, qu’est-ce qui a été obtenu ?

BB. Désormais, la dernière année de chaque DES, quel qu’il soit, sera une année d’assistant spécialiste ou équivalent. Cela ne veut pas dire qu’on ne sera plus formé. Ce sera la phase 3 du DES, et elle se fera selon un référentiel des compétences bien défini et avec des terrains de stage agréés. En quelque sorte, on va intégrer le post-internat dans le troisième cycle, avec des stages qui seront dédiés à cette phase 3.

WUD. En terme de statut, comment cela va-t-il se passer ?

BB. Tous les internes vont avoir un saut statutaire. En phase 3, ils auront le statut d’assistant spécialiste, ou équivalent, avec la couverture qui va avec.

WUD. Et les généralistes ?

BB. Les généralistes auront un internat en quatre ans dès lors qu’il y aura les capacités de stages en ambulatoire suffisantes. Le problème, c’est que les stages en ambulatoire, ça ne s’ouvre pas d'un claquement de doigt. Il faut des financements, une structure universitaire, des maîtres de stages, ça demande une vraie organisation. On aura donc un moratoire. Quand la réforme entrera en vigueur en 2017, les généralistes auront encore un internat en trois ans. Mais un jour ils rejoindront le système classique.

WUD. Du coup, tout est bon et tout est prêt ?

BB. Non, il faut rester vigilant, les ministères travaillent sur les décrets, il faut regarder virgule par virgule. Mais nous sommes parvenus à un très bon compromis. Par ailleurs un gros travail sur la mise en forme définitive des maquettes pédagogiques devra se faire maintenant que l'architecture globale des DES est fixée.

WUD. Pourquoi faut-il attendre la rentrée 2017 pour que la réforme entre en vigueur ?

BB. Les textes doivent passer par le Conseil d’Etat et le Conseil national de l’enseignement supérieur. La route est encore longue, il faut par exemple encore décliner toutes les maquettes, c’est un travail de titan qui est en cours.

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Propos recueillis par Adrien Renaud

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