Les études de médecine en Belgique : stop aux clichés

Article Article

Manifestation des étudiants belges

Les études de médecine en Belgique : stop aux clichés

Les étudiants en médecine belges font entendre leur voix depuis quelques jours. En cause : le numérus clausus instauré par le gouvernement à l’obtention du diplôme. La faute à trop d’étudiants étrangers ? Pas du tout !

Vendredi dernier, les étudiants en médecine belges ont manifesté pour qu’on leur assure à tous un numéro Inami à la fin de leurs études. Le numéro Inami, c’est le sésame pour l’accession à la profession de médecin en Belgique. Les étudiants l’obtiennent après le passage d’un examen à la fin de leur cursus. Le problème aujourd’hui est que face à l’augmentation du nombre d’étudiants en médecine, le gouvernement a instauré un numérus clausus à l’obtention de ce numéro. En d’autres mots, au bout des six années d’études de médecine, un pourcentage d’étudiants ne deviendra pas médecin. De quoi créer des frustrations. En Flandre, il existe depuis quelques années déjà un examen à l’entrée de la première année pour sélectionner les étudiants dès le début de leur cursus et limiter les inscriptions. Depuis peu, la Communauté française a également décidé d’instaurer une limitation au début des études, « un filtre ». En résumé, il y a en ce moment une sélection au début, et une autre à la fin à travers le numérus clausus. Les jeunes belges demandent la suppression de ce dernier pour que tous les étudiants arrivant à la fin de leur cursus obtiennent le numéro Inami.

Car aujourd’hui, les étudiants ne sont pas certains d’obtenir le sésame. En effet, des désaccords entre les gouvernements du fédéral et de la Communauté française ont conduit la ministre fédérale de la Santé Maggie De Block à « bloquer la distribution des numéros Inami », nous dit Julien Brassard, président du syndicat Unécof, l’Union des Etudiants de la Communauté française. « La ministre attend de voir si le filtre à la fin de la première année instauré par la Communauté va être efficace ». Elle a donné un accord oral pour la distribution des numéros, « mais il n’y a pas de certitude, nous attendons donc un accord écrit ».

Qu’en est-il des étudiants étrangers ? Est-ce parce que les Français voient la Belgique comme un « eldorado » que les pouvoirs publics ont instauré ce numerus clausus, afin de leur limiter l’accès aux études de médecine ? Quand on évoque le débat qui existe dans notre pays sur le départ des étudiants français en Belgique, Julien Brassard ironise : « Ce n’est pas un débat international ». Il ajoute : « Cela ne change rien, car un quota a été instauré il y a quelques années, et il y a une limitation à 30% d’étudiants étrangers qui reçoivent le numéro ». Finalement, et contrairement à ce qu’on peut entendre, le diplôme belge reste aussi compliqué à obtenir pour les français qu’auparavant : une fois passée l’étape du tirage au sort, il y a autant de boulot pour obtenir son Inami par la suite. En soi, les problèmes des Français ne constituent pas le centre d’attention du monde. Les Belges ont d’autres chats à fouetter.

Source:

Cécile Lienhard

Les gros dossiers

+ De gros dossiers