Le vaccin Pfizer file entre les doigts des médecins généralistes

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Bien que les conditions de conservation du vaccin Pfizer aient été assouplies par l’Agence Européenne du médicament, le gouvernement ne souhaite pas changer son fusil d’épaule en ce qui concerne la liste des vaccins disponibles dans les cabinets des généralistes.

Le vaccin Pfizer file entre les doigts des médecins généralistes

Le vaccin Pfizer échappe encore aux mains des médecins généralistes. Bien que le régulateur européen des médicaments ait assoupli ses conditions de conservation de courte durée, le Ministère de la Santé a indiqué que cela n’affectait en rien la liste des vaccins disponibles en cabinet.

« Cette modification prolonge la période de stockage autorisée d'un flacon décongelé non ouvert à une température de 2 à 8 °C de cinq jours à un mois », indiquait l’Agence Européenne du Médicament (EMA) le 17 mai dernier. Un petit tremblement de terre, pensé pour « avoir un impact significatif sur la planification et la logistique du déploiement du vaccin », dont les répercussions françaises sont pour l’heure circoncises aux centres de vaccination.

« Cette facilitation logistique nous permettra d’envisager les choses de manière plus large, à terme. Y compris vers de la médecine de ville », a indiqué le ministère au lendemain de l’annonce de l’EMA, repoussant donc cette possibilité à une date indéterminée.

Pour justifier sa décision, le gouvernement pointe du doigt la « pression sur une vaccination rapide ». « Ce que cela permet, c’est de conserver le vaccin plus longtemps. Mais l’objectif, c’est d’utiliser les doses au plus vite », explique le ministère. Un but qui se conjugue également avec la nécessité d’utiliser toutes les doses disponibles « Il ne faut pas écraser les autres vaccins, notamment Johnson & Johnson », argue l’équipe d’Olivier Veran. Dimanche soir, le taux d’utilisation de ce vaccin culminait à 30 % ; un faible ratio qui serait dû à son arrivée tardive selon le ministère.

À partir de la semaine prochaine, le vaccin Moderna viendra pourtant compléter l’arsenal des médecins généralistes. Une actualité qu’a souhaité rappeler le ministère dans son argumentaire. « Commençons par écouler ce vaccin en ville, et puis ensuite on verra si on va vers Pfizer », indique-t-il. Et d’ajouter : « Ce que souhaitent les médecins, avoir accès aux vaccins à ARN messager, c’est un souhait auquel on répond avec des doses de Moderna ».

Une affirmation qui détonne pourtant avec les propos tenus le 17 mai par le syndicat UFML. « Plus rien ne s’oppose à l’extension [du vaccin Pfizer] à la médecine de ville. L’UFML-S comme elle le fait depuis des semaines la demande sans délais », argue-t-il dans un communiqué. Et de rappeler que « la France n’a pas les moyens de se passer d’une capacité de doublement du nombre de vaccins effectués par jour. »

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