K. pneumoniae n’a pas fini de vous embêter

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Une étude européenne menée dans 32 pays européens confirme l’inquiétude autour de la résistance de Klebsiella pneumoniae dans les infections nosocomiales. L’article, publié dans Nature microbiology, révèle une transmission particulièrement importante à l’hôpital.

K. pneumoniae n’a pas fini de vous embêter

Malgré les règles d’hygiène de plus en plus strictes mises en place dans les hôpitaux pour prévenir les infections nosocomiales, les bactéries résistantes aux antibios' continuent de provoquer des infections nosocomiales. La bactérie à Gram négatif Klebsiella pneumoniae a fait l’objet d’une étude dans les hôpitaux de 32 pays européens, publiée dans Nature microbiology, qui ne rassure pas.
 
Elle révèle en effet que les souches résistantes se propagent principalement à l’intérieur des hôpitaux. Plus de la moitié des bactéries, dont 1700 génomes ont été étudiés, sont aux côtés de leur plus proche voisin génétique au sein d’un même hôpital, ce qui confirme cette spécificité nosocomiale.

Purell !! Purell !!

L’étude a également révélé que le développement de la résistance de Klebsiella pneumoniae aux carbapénèmes reposait sur une variété très limitée de gènes. « Nous avons montré que l’épidémie de K. pneumoniae résistantes aux carbapénèmes en Europe était guidée par l’expansion d’un nombre restreint de lignées qui se propagent le long de routes nosocomiales, et que les antibiotiques sont le catalyseur principal de ces résistances », expliquent les auteurs de l’étude dans leur article.
 
D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans certains pays, la moitié des patients souffrant d’une infection à K. pneumoniae ne répondent plus aux carbapénèmes, antibiotiques de dernier recours. Klebsiella a d’ailleurs été placée sur la liste des agents pathogènes prioritaires.
 
Les auteurs recommandent donc une surveillance accrue sur l’évolution génétique de ces bactéries afin de pouvoir identifier le plus tôt possible l’apparition de clones à haut risques, et leur propagation. Et, désolé pour les soignants, ils appellent l’instauration d’une « politique de contôle des infections reposant sur la tolérance zéro ». Good luck !
 

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