Grève des urgences : la CME et la collégiale des psychiatres de l’AP-HP soutiennent le mouvement !

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Les urgentistes en grève ont reçu deux soutiens de poids. Celui de la collégiale des psychiatres de l’AP-HP qui demande notamment la revalorisation des statuts des personnels des ouvertures de lits d’aval. Et celui de la CME (commission médicale d'établissement) de l’AP-HP.

Grève des urgences : la CME et la collégiale des psychiatres de l’AP-HP soutiennent le mouvement !

Suite à l’annonce du pacte de refondation des urgences le 9 septembre, de multiples voix s’élèvent pour soutenir le mouvement de grève des urgences. À l’image de la collégiale des psychiatres de l’AP-HP qui « apporte son soutien » aux personnels des services d’urgence pour deux raisons principales, dans un communiqué daté du 10 septembre.

Premièrement, les difficultés de fonctionnement des urgences sont telles qu’il est « impératif de venir en aide aux professionnels par des actions immédiates et concrètes de revalorisation des statuts des personnels (…) et par des ouvertures de lits d’aval », estime la collégiale des psychiatres de l’AP-HP. Deux mesures réclamées depuis des mois par le collectif Inter-Urgences, mais qui ne faisaient pas partie du fameux pacte de refondation des urgences.
 
Deuxièmement, la collégiale des psychiatres considère que les équipes de psychiatrie d’urgence sont confrontées aux mêmes difficultés que l’ensemble des urgences médicales, « avec en plus des difficultés liées aux types de symptômes présentés et à la saturation de la plupart des services de psychiatrie d’aval »

Des conditions de sécurité très précaires

Des services où les durées d’attente avant hospitalisation seraient parmi les plus élevées, « dans des conditions de sécurité souvent très précaires exposant à des risques majeurs de troubles du comportement et de passage à l’acte graves envers les personnels et/ou les patients eux-mêmes ».
 
Telles sont les raisons pour lesquelles la collégiale des psychiatres de l’AP-HP exige des mesures spécifiques pour renforcer et sécuriser, les activités de psychiatrie d’urgence. Notamment « la présence systématique et continue de personnels infirmiers dédiés en nombre suffisant et placés sous la responsabilité de médecins psychiatres en charge des urgences ».
 
Mais aussi « des locaux spécialement adaptés et intégrés aux services d’urgence » pour faciliter la coordination entre les équipes de psychiatrie et les équipes d’urgences, et éviter le recours aux contentions physiques.

Plus de places et de personnel

Enfin, la collégiale des psychiatres  prône une réduction « sensible » de la sur-occupation des services de psychiatrie, afin d’éviter les temps d’attente aux urgences en cas d’indication d’hospitalisation. Elle demande donc une augmentation « des places en structures d’hébergement adaptés au handicap psychique » et « du nombre des personnels dans les structures de soins ambulatoires ».
 
Ces mesures doivent être prises au plus vite, en raison de la crise actuelle de nombreux services de psychiatrie, estime la collégiale des psychiatres de l’AP-HP, qui en conclut que les mesures budgétaires nécessaires à ces renforcements doivent apparaître dès cette année dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020.
 
Enfin, les urgentistes en grève ont reçu un autre soutien de taille. Celui des médecins de l'AP-HP réunis le 10 septembre en CME (commission médicale d'établissement). Ceux-ci ont massivement voté une motion soutenant les demandes des services d'urgences et réclamant des mesures « intégralement financées sans être imputées au budget actuel des hôpitaux ».

La CME de l'AP-HP rappelle que toutes les structures hospitalières sont concernées par une « sous-dotation financière ancienne » qui s’aggrave chaque année. Elle exige donc « un financement hospitalier revu pour assurer convenablement toutes les missions du service public hospitalier ».
 

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