Thomas Mesnier : « J’ai l'ambition de participer à construire le système de santé de demain »

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Ancien urgentiste, Thomas Mesnier rempile pour un second mandat sur les bancs du Palais Bourbon. 

Thomas Mesnier : « J’ai l'ambition de participer à construire le système de santé de demain »

Lui, il a été réélu avec 24 voix d’avance sur son adversaire de la Nupes, René Pilato. Thomas Mesnier, 36 ans, député En Marche dans la 1ère circonscription de Charente, est l’un des médecins élus à l’Assemblée nationale. “Je suis en disponibilité désormais, je n’arrivais pas à tout faire. La dernière fois que j’ai exercé c’était pendant le premier confinement. Depuis, j’ai été nommé rapporteur général donc je n’ai plus le temps d’être médecin.”

Pour autant, pas question, pour lui, d’être un député hors sol. Il tient à souligner avoir des liens quotidiens avec les soignant·es et les médecins du centre hospitalier d’Angoulême, où il a travaillé quatre ans, avant de s’engager en politique. “Aux urgences, il est impossible de faire que quelques heures, précise-t-il. Une garde c’est une journée ou une nuit, donc là avec mon emploi du temps de député, ce n’est pas possible. Mais cela ne m’empêche pas de parler quotidiennement avec des confrères

Son engagement derrière Emmanuel Macron en 2017, il le motive par la situation critique à l'hôpital. “J'ai 30 ans à cette époque et j’ai l'ambition de participer à construire le système de santé de demain. Je me reconnais dans le projet et dans l'élan qu'il insufflait alors. L'hôpital tel que nous le connaissons aujourd'hui est le résultat de 30 ans d’abandon total, et je voulais m’engager pour lui redonner de la grandeur.

Pour lui, si les hôpitaux publics peinent à recruter c’est avant tout à cause d’un manque d’attractivité. “En cinq ans, on a essayé de colmater les trous comme on a pu, continue le député mais il y a eu une pandémie. Pendant le précédent quinquennat, on a beaucoup fait évoluer le système de santé avec la suppression du numerus clausus, la mise en place du Ségur, etc. Clairement, il reste beaucoup à faire.” 

Pour son nouveau mandat de député, il entend travailler à la revalorisation des tarifs des gardes de nuit et des weekends

Ce qui le désole aujourd’hui, ce sont les personnes qui vont aux urgences quand un enfant a de la fièvre. Une situation qui s’explique, en partie, par le manque de généralistes et l’éloignement des soins qui poussent nombre de Français·es à se tourner vers l'hôpital faute d’une autre solution adaptée. “Ce n’est pas seulement ça, lâche-t-il agacé. Pour remplacer un médecin qui part à la retraite en 2022, il faut 1.6 médecin aujourd’hui. La nouvelle génération ne travaille plus autant que celle d’avant.

Pour son nouveau mandat de député, il entend travailler à la revalorisation des tarifs des gardes de nuit et des weekends pour le personnel soignant et les médecins. Il souhaite aussi faire “gagner du temps médical aux médecins en s’appuyant par exemple sur les infirmiers et les pharmaciens pour les consultations simples comme pour les angines.”

Quant à la cohabitation avec le RN (nouveau nom du Front national), il reconnaît que cela lui fait grincer des dents. “Cela ne m’amuse pas de voir que les gens sont tellement désespérés qu’ils votent RN. Mais à partir du moment où des élus RN entrent à l’Assemblée nationale, c’est l’expression des Français et il me faut la respecter. Donc, ça ne m’amuse pas de voter RN, notamment pour la répartition des sièges des commissions, mais on le fait. On le fait en se bouchant le nez, mais il faut le faire.”, lance-t-il avant de reconnaître que “la majorité présidentielle est plus à droite aujourd’hui qu’en 2017.” Une façon aussi de rappeler le nouveau rapport de force à l’Assemblée nationale, où En Marche n’a plus la majorité absolue. 

 

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