Reconnaissance des PADHUE : on avance ou on recule ?

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La réforme de la reconnaissance des praticiens à diplôme hors Union européenne (PADHUE) constitue une avancée pour tous ces médecins, chirurgiens, pharmaciens, chirurgiens-dentistes et sages-femmes qui revendiquent un droit d’exercice au même titre que les praticiens détenteurs d’un titre communautaire. En tout cas sur le papier, car en vrai, elle a plutôt tourné au fiasco… Retour sur sa mise en place avec le Dr Salem Ould Zein, président du Syndicat national des PADHUE, le SNPADHUE.

Reconnaissance des PADHUE : on avance ou on recule ?

What’s up Doc – La réforme de 2019 a-t-elle été une bonne chose ?

Salem Ould Zein – Oui, cette réforme, demandée depuis quelques années, a été la bienvenue. Elle a été votée en juillet 2019. Mais les textes d’application ont pris du temps. Ils sont sortis un an après. Je dois reconnaître que la crise sanitaire n’a pas arrangé les choses.

WUD – Quels sont les points positifs et négatifs de cette réforme ?

SOZ – Cette réforme a permis aux praticiens étrangers exerçant en France depuis des années de continuer à le faire sur aval d’une commission d’autorisation d’exercice, sans avoir à passer le concours. C’est une avancée importante. Cependant la procédure dérogatoire d’autorisation d’exercice, dite « procédure stock », concerne 4 500 praticiens. Elle doit se terminer le 31 décembre 2022. Or à ce jour, moins d’un millier de dossiers ont été examinés. Il paraît impossible d’achever leur traitement avant la date-butoir.

Pour les autres qui sont concernés par la procédure avec concours, il y a quelques changements. Le choix de poste se fait selon le rang obtenu au concours. Les résultats de la procédure classique du concours 2021 ont été publiés le 2 février 2022. Elle devait être marquée, pour la première fois, par le possible choix de leur poste par les lauréats selon leur rang de classement. Comme cette disposition a été reportée, les lauréats PADHUE sans poste doivent attendre plus de 6 mois pour être affectés, et se retrouvent pénalisés. 

WUD – Avant la réforme, quelle était la situation ?

SOZ – Avant la réforme, il n’y avait que le concours avec un nombre de places déterminé. Qu’on ait été en France depuis plusieurs années ou bien à l’étranger, tout le monde concourait pour les mêmes postes. 

Quelques points ont également changé par rapport au concours. Celui qui est admis dans cette procédure passe 2 ans dans ce concours plutôt que 3. Il existe un choix de poste selon le rang obtenu. Il y a une amélioration de la procédure classique, et la création de cette nouvelle procédure favorise aussi les praticiens déjà sur place. Ce fut donc une avancée très importante en 2019, mais sa mise en œuvre prend du temps.

WUD – Quelles seraient vos demandes pour l’avenir ?

SOZ – Tous les textes sont en place. Nous attendons leur application, et nous n’écartons pas une mobilisation cette année si les choses n’avancent pas plus rapidement.

En ce qui concerne les stages du 23 mai, nous aimerions qu’ils soient réalisés dans des services formateurs, pas dans des déserts médicaux sans encadrement. Sinon le candidat sera recalé lors de sa soutenance devant les commissions d’autorisation d’exercice, ou bien on lui demandera de faire une année supplémentaire.

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