L'Ordre a obtenu l'annulation du statut d'infirmier référent, de quoi attiser leur colère

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L’Ordre des médecins a obtenu l’annulation partielle par le Conseil d’État du décret instituant le nouveau statut d’infirmier référent pour les patients en affection longue durée, à la grande colère des infirmières libérales qui dénoncent le « corporatisme » des médecins.

L'Ordre a obtenu l'annulation du statut d'infirmier référent, de quoi attiser leur colère

© Midjourney X What's up  Doc

Le Conseil d’État a annulé, dans une décision du 22 juillet et vue jeudi par l’AFP, la partie du décret qui définit le rôle de l’infirmier référent : « assure(r) la coordination des soins de l’assuré en lien, le cas échéant, avec le médecin traitant, le pharmacien correspondant et la sage-femme référente ».

Le Conseil a validé l’argumentation de l’Ordre des médecins, selon laquelle le gouvernement aurait dû consulter le Haut conseil des professions paramédicales (HCPP) avant de prendre le décret, ce qui n’a pas été fait.

En utilisant une « faille formelle » pour obtenir gain de cause, l’Ordre des médecins a « torpillé toute avancée vers une réorganisation des soins plus moderne, plus horizontale et plus centrée sur les besoins du patient », a réagi la Fédération nationale des infirmiers dans un communiqué.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/kine-sans-ordonnance-infirmier-referent-opticiens-plusieurs-decrets-de-la-loi-rist-entrent

« Enfermé dans un corporatisme dogmatique », l’Ordre des médecins « s’acharne à défendre un modèle hiérarchique dépassé, où seul le médecin aurait le monopole de la coordination, au mépris de la réalité du terrain », a-t-elle ajouté.

« Nous sommes très inquiètes » devant l’hostilité des médecins aux récentes évolutions législatives en faveur d’une plus grande autonomie des infirmières, a expliqué de son côté à l’AFP Anne-Gaëlle Kramer, la vice-présidente du Collectif des infirmiers libéraux en colère.

« Nous avons les plus vives inquiétudes en particulier sur le prochain décret sur l’accès direct » des patients aux infirmières, notamment pour les pansements et plaies, a-t-elle expliqué.

Le médecin doit être la clef de voûte

De son côté, un représentant de l’Ordre des médecins a insisté sur la nécessité de laisser le seul médecin traitant en « clef de voûte » de la coordination des soins aux patients.

« Si chacun joue sa partition » dans la délivrance des soins, « s’il n’y pas de chef d’orchestre, c’est la pertinence et la qualité des soins qui en pâtit, notamment pour les patients qui ont des pathologies chroniques », a indiqué à l’AFP Jean-Marcel Mourgues, vice-président de l’Ordre des médecins.

Pour l’Ordre, la bataille judiciaire contre l’extension des prérogatives des paramédicaux va se poursuivre.

Il a confirmé à l’AFP avoir engagé un recours au Conseil d’État contre l’arrêté d’avril 2025 fixant le champ de prescription des infirmières en pratique avancée (IPA).

Aux termes de cet arrêté, les IPA peuvent prescrire de manière autonome des arrêts de travail jusqu’à 3 jours, des transports sanitaires, des antalgiques de base, certains antidiarrhéiques, l’amoxicilline pour l’angine bactérienne en cas de test positif, des examens comme la mammographie ou le frottis.

Avec AFP

1 commentaire(s)
Rachel B null 24 juillet 2025 20:22

Alors dans ce cas, un poissonnier pourrait vendre de la viande et un boucher du poisson!

Il est primordial pour la sécurité des soins des patients que le médecin reste la clé de voute....

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